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Moyen Orient et Monde - Révolte

L’Égypte accueille une réunion préparatoire sur la Syrie

Lakhdar Brahimi juge sa mission « très difficile » ; 167 morts au moins.

L’Observatoire syrien des droits de l’homme a diffusé hier une vidéo montrant les corps d’une vingtaine de soldats qui auraient été exécutés ce week-end par des rebelles à Alep. Photo YouTube/AFP

Des représentants des ministères des Affaires étrangères saoudien, égyptien, turc et iranien se sont réunis hier au Caire à l’initiative de l’Égypte pour une réunion préparatoire sur la Syrie. Jusqu’ici, l’Iran avait été exclu des efforts diplomatiques pour tenter de trouver une issue à la crise. La Russie, autre alliée de la Syrie, mais non représentée à la réunion du Caire, a elle fait savoir hier soir par son vice-ministre des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov qu’elle proposait aux Occidentaux l’organisation d’une sorte de « conférence de Taëf » entre tous les acteurs du conflit, du type de celle qui a permis la fin de la guerre civile libanaise en 1990. « Nous n’avons jamais dit que le maintien d’Assad au pouvoir était un préalable à toute négociation. Mais nous disons également que ce n’est pas aux Russes ni aux Français de décider du sort du président syrien », a déclaré le vice-ministre Bogdanov au quotidien français Le Figaro à paraître aujourd’hui.
L’initiative de la constitution d’un quartette sur la Syrie reviendrait donc à l’Égypte. Le ministre égyptien des Affaires étrangères Mohammad Kamel Amr a ainsi annoncé à la presse qu’une réunion aurait lieu au Caire « dans les prochains jours », mais sans donner de date, tandis qu’un diplomate turc estimait que « la réunion ministérielle pourrait avoir lieu la semaine prochaine ». Le gouvernement égyptien veut tenter de trouver un accord sur plusieurs points, notamment sur la fin des violences, l’unité territoriale de la Syrie, le rejet de toute intervention militaire étrangère et le lancement d’un processus politique pour répondre aux « aspirations (du peuple syrien) à la démocratie, à la liberté et à la dignité », indique le ministère des Affaires étrangères.

Mission presque impossible
Dans ce contexte, le nouveau médiateur international pour la Syrie Lakhdar Brahimi a reconnu hier que sa tâche était « très difficile », au début de sa délicate mission de paix au Caire. « Je réalise que c’est une mission très difficile mais je pense que je n’ai pas le droit de refuser d’apporter une aide au peuple syrien », a dit M. Brahimi devant la presse après une rencontre avec Nabil el-Arabi, le chef de la Ligue arabe qui a suspendu la Syrie de ses travaux, et le président égyptien Mohammad Morsi. Il a ajouté qu’il comptait se rendre en Syrie « dans les prochains jours » pour « y rencontrer des responsables et des gens de la société civile ». Tout en disant « espérer » rencontrer M. Assad, il a souligné qu’à ce stade il « ne savait pas » si cela serait possible. M. Arabi a pour sa part affirmé que la mission de M. Brahimi était « presque impossible » mais s’est dit confiant dans la capacité du diplomate algérien à la mener. Arrivé dimanche soir au Caire, l’émissaire international, qui a pris ses fonctions officiellement le 1er septembre, doit rencontrer demain le Premier ministre qatari cheikh Hamad ben Jassem, président du comité de la Ligue sur la Syrie, pour faire le point des efforts pour le règlement du dossier syrien, selon un haut responsable de l’organisation.
Par ailleurs, le groupe de travail sur les sanctions des Amis du peuple syrien tiendra une réunion le 20 septembre aux Pays-Bas afin d’adopter des sanctions contre le régime de Damas, a annoncé hier le ministre néerlandais des Affaires étrangères. Il s’agirait du 18e train de sanctions décidé depuis le début de la crise syrienne en mars 2011.

Exécutions sommaires
Et pendant ces initiatives tous azimuts, les violences continuent de plus belle en Syrie, où une vingtaine de soldats ont été exécutés sommairement par des rebelles à Alep le week-end dernier, a indiqué l’OSDH. « Ces soldats ont été capturés à la caserne Hanano vendredi ou samedi par les rebelles, puis ont été exécutés ailleurs. Leurs mains ont été ligotées et leurs yeux bandés », a déclaré Rami Abdel Rahmane, président de l’ONG. Une vidéo diffusée par l’OSDH montre une vingtaine de corps d’hommes en treillis, à plat ventre dans une rue, la tête ensanglantée. Des hommes armés, en treillis ou en civil, se tiennent debout, l’un d’eux faisant le signe de la victoire. « Dieu est le plus grand » crie un autre, tandis qu’un troisième lâche un mot de mépris à l’égard des victimes.
Toujours à Alep, l’armée de l’air a pilonné plusieurs quartiers rebelles, au lendemain d’un attentat contre des bâtiments abritant des forces fidèles au régime qui a fait 28 morts, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « Plusieurs immeubles se sont effondrés et les rebelles utilisent des batteries antiaériennes » pour tenter de résister aux raids aériens, a affirmé Rami Abdel Rahmane, président de l’OSDH.
L’artillerie lourde de l’armée a aussi visé Sayyeda Zeinab, haut lieu de pèlerinage chiite près de Damas, de même que des localités à Deraa, Idleb, Hama, Homs et dans la province de Damas. De violents combats avaient en même temps lieu dans ces secteurs d’où l’armée cherche à déloger les rebelles, a ajouté l’ONG.
Les violences ont coûté la vie à plus de 167 personnes, selon un bilan provisoire de l’OSDH, ainsi que les chaînes satellitaires al-Jazira et al-Arabiya.
(Sources : agences
et rédaction)
Des représentants des ministères des Affaires étrangères saoudien, égyptien, turc et iranien se sont réunis hier au Caire à l’initiative de l’Égypte pour une réunion préparatoire sur la Syrie. Jusqu’ici, l’Iran avait été exclu des efforts diplomatiques pour tenter de trouver une issue à la crise. La Russie, autre alliée de la Syrie, mais non représentée à la...

commentaires (9)

On dira "à la guerre comme à la guerre" Mais lorsque nous parlons d'un dictateur sanguinaire terroriste comme Assad, n'oublions que son armée est formée de jeunes (selon la photo, on aurait dit des gamins) qui n'ont pas le choix, ne peuvent pas se permettre d'aller rejoindre les rebelles.. Leur gagne pain. Ils reçoivent des ordres et s'éxécutent.. Donc l'éxécution de ces jeunes même si pour les rebelles, "ils" représentent le pouvoir qui les massacre depuis des mois...Ces soldats auraient dû être considérés comme otages de guerre...Ceci dit, c'est aussi qu'assad n'en a cure de ses soldats même s'ils étaient pris en otage. Bref la guerre est dégueulasse des 2 côtés. Cela me fait penser aux combats qui avaient eu lieu au Holiday Inn en 1975. Des jeunes Kataeb du bataillon du 4e secteur, ces jeunes de 17 ans furent balancés vivants du dernier étage de l'hotel par les milices palestiniennes et Mourabitoun... La guerre beurk..

jean-Pierre EL KHOURY

07 h 04, le 11 septembre 2012

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • On dira "à la guerre comme à la guerre" Mais lorsque nous parlons d'un dictateur sanguinaire terroriste comme Assad, n'oublions que son armée est formée de jeunes (selon la photo, on aurait dit des gamins) qui n'ont pas le choix, ne peuvent pas se permettre d'aller rejoindre les rebelles.. Leur gagne pain. Ils reçoivent des ordres et s'éxécutent.. Donc l'éxécution de ces jeunes même si pour les rebelles, "ils" représentent le pouvoir qui les massacre depuis des mois...Ces soldats auraient dû être considérés comme otages de guerre...Ceci dit, c'est aussi qu'assad n'en a cure de ses soldats même s'ils étaient pris en otage. Bref la guerre est dégueulasse des 2 côtés. Cela me fait penser aux combats qui avaient eu lieu au Holiday Inn en 1975. Des jeunes Kataeb du bataillon du 4e secteur, ces jeunes de 17 ans furent balancés vivants du dernier étage de l'hotel par les milices palestiniennes et Mourabitoun... La guerre beurk..

    jean-Pierre EL KHOURY

    07 h 04, le 11 septembre 2012

  • 2006 était une agression(provoquée) d'un état voyou contre un pays qui n'est pas un état...en Syrie,il s'agit maintenant d'une guerre civile doublée d'interventions extérieures manifestes...pas tout à fait la même chose quand même...là,c'est un petit masscre "entre amis arabes",en quelque sorte..

    GEDEON Christian

    06 h 52, le 11 septembre 2012

  • "Nous n’avons jamais dit que le maintien d’Assad au pouvoir était un préalable à toute négociation." ! Sacrés Pâmés "fakîîhIranàRiens" rêvant encore debout ; les Puinés. Alors que pour les Grands Malins "russkofs", ces pauvres Petitz-ébaubis sont, mais là vraiment, le cadet cadet de leur souci ; ya waïylééhh.

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    06 h 39, le 11 septembre 2012

  • Oui mais Bachar Hitler s'en tape complètement de tous ces plans et sommets, il continue à détruire son pays et répandre consciencieusement la haine. C'est le propre du tyran fanatique et susceptible. Que sa population passe de 22 millions à 3 millions de personnes est le dernier de ses soucis. Cette révolution syrienne a changé de visage, elle n'a plus rien à voir avec ce qu'elle fut il y a 18 mois. Grâce au boucher, la population et les rebelles sont noyautés de la plus belle racaille qui soit, composée de jihadistes, salafistes, terroristes, mercenaires, snipers, voleurs, violeurs et toutes sortes de voyous venus semer le trouble dans ce qu'on ne peut plus appeler révolution. La seule chose qui n'ait pas changé depuis le début est que le boucher tire toujours aveuglément dans le tas.

    Robert Malek

    06 h 21, le 11 septembre 2012

  • Qui est aux abois ? le régime ou bien l'opposition ? je pense que si un compromis venait à être signé, en présence de l'Iran, c'est ça le fait nouveau, cela voudra dire que l'échec est du côté des soutiens aux mercenaires salafo wahabites. Le régime faisant face à une coalition mondiale des plus puissants , tient bon malgré tout, les défections se font du côté des mercenaires plutôt, kodmani etc..Cela me rapelle un certain 2006 où on disait le hezb résistant aux abois dès les 1eres heures de l'agression raciste, mais que 33 jours plus tard, le monde a constaté que tout ce qui ne tue pas rend fort. alors les prédictions à la "semainite", je m'en bats les flancs.Encore une petite nouveauté, la signature d'accords pétroliers entre l'Iran et l'Egypte, c'est pas beau la révolution égyptienne !!!??

    Jaber Kamel

    05 h 51, le 11 septembre 2012

  • Dans une Syrie ou la guerre d' elimination est une condition pour la paix il est presque impossible d' instaurer la paix ou un Taëf sans queue ni tête à la libanaise. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    04 h 39, le 11 septembre 2012

  • Si une solution a la Taef est en lice il est clair que le regime est a sa fin. A travers la Russie il cherche a sauver sa peau et celle de ses sbires. Le regime est aux abois et dans des cas pareilles il ne tientplus qu'a un fil. Combien de temps faudra-t-il avant de voir l'armee s'effondrer et les comparses en fuite? En general cela arrive a un moment inattendu, comme cela, sans explication aucune. Pschiit et tout est fini sauf si une negotiation est mise en place et ils arrivent a un resultat concret. J'en doute mais c'est a suivre. Je crois toujours aux miracles!

    Pierre Hadjigeorgiou

    04 h 04, le 11 septembre 2012

  • Ces exécutions sommaires sont non seulement condamnables mais montrent l'instinct animalier féroce des extrémistes infiltrés avec les rebelles, mais aussi celui du régime dont les bombardements par aviation et artillerie lourde sont inhumais et attirent ces injustifiables revanches.

    SAKR LEBNAN

    03 h 00, le 11 septembre 2012

  • Signe que le changement est inévitable et que le Russe essaie de sauver ce qui peut l'être encore. Et voilà ! UN TAËF SYRIEN... comme je le disais : ou la Démocratie en son intégrité ou le MODÈLE LIBANAIS ! Ils vont pour le MODÈLE LIBANAIS ! VICTOIRE POUR LE LIBAN. Mais qu'il soit clair et sans ambiguités comme le nôtre.

    SAKR LEBNAN

    00 h 29, le 11 septembre 2012

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