L’initiative de la constitution d’un quartette sur la Syrie reviendrait donc à l’Égypte. Le ministre égyptien des Affaires étrangères Mohammad Kamel Amr a ainsi annoncé à la presse qu’une réunion aurait lieu au Caire « dans les prochains jours », mais sans donner de date, tandis qu’un diplomate turc estimait que « la réunion ministérielle pourrait avoir lieu la semaine prochaine ». Le gouvernement égyptien veut tenter de trouver un accord sur plusieurs points, notamment sur la fin des violences, l’unité territoriale de la Syrie, le rejet de toute intervention militaire étrangère et le lancement d’un processus politique pour répondre aux « aspirations (du peuple syrien) à la démocratie, à la liberté et à la dignité », indique le ministère des Affaires étrangères.
Mission presque impossible
Dans ce contexte, le nouveau médiateur international pour la Syrie Lakhdar Brahimi a reconnu hier que sa tâche était « très difficile », au début de sa délicate mission de paix au Caire. « Je réalise que c’est une mission très difficile mais je pense que je n’ai pas le droit de refuser d’apporter une aide au peuple syrien », a dit M. Brahimi devant la presse après une rencontre avec Nabil el-Arabi, le chef de la Ligue arabe qui a suspendu la Syrie de ses travaux, et le président égyptien Mohammad Morsi. Il a ajouté qu’il comptait se rendre en Syrie « dans les prochains jours » pour « y rencontrer des responsables et des gens de la société civile ». Tout en disant « espérer » rencontrer M. Assad, il a souligné qu’à ce stade il « ne savait pas » si cela serait possible. M. Arabi a pour sa part affirmé que la mission de M. Brahimi était « presque impossible » mais s’est dit confiant dans la capacité du diplomate algérien à la mener. Arrivé dimanche soir au Caire, l’émissaire international, qui a pris ses fonctions officiellement le 1er septembre, doit rencontrer demain le Premier ministre qatari cheikh Hamad ben Jassem, président du comité de la Ligue sur la Syrie, pour faire le point des efforts pour le règlement du dossier syrien, selon un haut responsable de l’organisation.
Par ailleurs, le groupe de travail sur les sanctions des Amis du peuple syrien tiendra une réunion le 20 septembre aux Pays-Bas afin d’adopter des sanctions contre le régime de Damas, a annoncé hier le ministre néerlandais des Affaires étrangères. Il s’agirait du 18e train de sanctions décidé depuis le début de la crise syrienne en mars 2011.
Exécutions sommaires
Et pendant ces initiatives tous azimuts, les violences continuent de plus belle en Syrie, où une vingtaine de soldats ont été exécutés sommairement par des rebelles à Alep le week-end dernier, a indiqué l’OSDH. « Ces soldats ont été capturés à la caserne Hanano vendredi ou samedi par les rebelles, puis ont été exécutés ailleurs. Leurs mains ont été ligotées et leurs yeux bandés », a déclaré Rami Abdel Rahmane, président de l’ONG. Une vidéo diffusée par l’OSDH montre une vingtaine de corps d’hommes en treillis, à plat ventre dans une rue, la tête ensanglantée. Des hommes armés, en treillis ou en civil, se tiennent debout, l’un d’eux faisant le signe de la victoire. « Dieu est le plus grand » crie un autre, tandis qu’un troisième lâche un mot de mépris à l’égard des victimes.
Toujours à Alep, l’armée de l’air a pilonné plusieurs quartiers rebelles, au lendemain d’un attentat contre des bâtiments abritant des forces fidèles au régime qui a fait 28 morts, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « Plusieurs immeubles se sont effondrés et les rebelles utilisent des batteries antiaériennes » pour tenter de résister aux raids aériens, a affirmé Rami Abdel Rahmane, président de l’OSDH.
L’artillerie lourde de l’armée a aussi visé Sayyeda Zeinab, haut lieu de pèlerinage chiite près de Damas, de même que des localités à Deraa, Idleb, Hama, Homs et dans la province de Damas. De violents combats avaient en même temps lieu dans ces secteurs d’où l’armée cherche à déloger les rebelles, a ajouté l’ONG.
Les violences ont coûté la vie à plus de 167 personnes, selon un bilan provisoire de l’OSDH, ainsi que les chaînes satellitaires al-Jazira et al-Arabiya.
(Sources : agences
et rédaction)
commentaires (9)
On dira "à la guerre comme à la guerre" Mais lorsque nous parlons d'un dictateur sanguinaire terroriste comme Assad, n'oublions que son armée est formée de jeunes (selon la photo, on aurait dit des gamins) qui n'ont pas le choix, ne peuvent pas se permettre d'aller rejoindre les rebelles.. Leur gagne pain. Ils reçoivent des ordres et s'éxécutent.. Donc l'éxécution de ces jeunes même si pour les rebelles, "ils" représentent le pouvoir qui les massacre depuis des mois...Ces soldats auraient dû être considérés comme otages de guerre...Ceci dit, c'est aussi qu'assad n'en a cure de ses soldats même s'ils étaient pris en otage. Bref la guerre est dégueulasse des 2 côtés. Cela me fait penser aux combats qui avaient eu lieu au Holiday Inn en 1975. Des jeunes Kataeb du bataillon du 4e secteur, ces jeunes de 17 ans furent balancés vivants du dernier étage de l'hotel par les milices palestiniennes et Mourabitoun... La guerre beurk..
jean-Pierre EL KHOURY
07 h 04, le 11 septembre 2012