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Économie

Exsangue

Parce qu’ils seront quelques milliers de fonctionnaires à se réjouir de l’approbation de la révision de leurs salaires, et qu’en face il y a tous les autres. Parce qu’il n’y a justement pas de quoi se réjouir. Parce que les droits et acquis de ces mêmes fonctionnaires ne seront encaissés que dans plusieurs mois. Parce que les communiqués du Conseil des ministres ressemblent plus à une mauvaise blague Carambar, où on se regarde pour être sûr qu’on a bien compris, qu’à un respectable document étatique. Parce qu’on est passé maître dans l’art de rédiger des comptes-rendus qui ne veulent rien dire et qu’on a érigé le manque de transparence en statut de communiqué officiel, tampons de Souheil Bougi à l’appui. Parce qu’elle est pathétique notre fonction publique, et absents ses services. Parce qu’approuver une révision des salaires sans véritable plan de financement est une hérésie. Parce qu’alourdir les caisses (vides) d’un État branlant à l’article de la faillite est rageant.
Parce que discuter une énième fois d’un énième projet de budget est presque drôle. Parce que le secteur bancaire ne pourra plus faire office de béquille ad vitam aeternam. Ni le secteur privé d’ailleurs. Parce qu’il est naturel de hausser les taxes pour renflouer les caisses d’un État, aussi bancal soit-il, mais absurde de le faire quand l’économie est en perte de vitesse, de souffle vital, de tout. Parce que l’expression « congés non payés » commence à circuler dans tous les secteurs productifs. Parce que le terme « licenciement » va suivre bientôt, très bientôt. Parce qu’il risque de ne pas y avoir de législatives l’an prochain pour cause de faillite. Parce qu’à quelques jours de la rentrée, les coûts scolaires annoncent la couleur et qu’elle n’est pas belle à voir.
Parce qu’être pris en otage de conflits et d’intérêts politiques est une gifle assénée à tout un peuple, toutes classes sociales confondues. Parce qu’à l’heure de plancher vite sur les problèmes urgents, on s’englue dans des débats stériles. Parce qu’il est grand temps de repenser ses choix, ses droits mais aussi ses devoirs de citoyens.
Parce qu’il est grand temps que ça s’arrête.
Parce qu’ils seront quelques milliers de fonctionnaires à se réjouir de l’approbation de la révision de leurs salaires, et qu’en face il y a tous les autres. Parce qu’il n’y a justement pas de quoi se réjouir. Parce que les droits et acquis de ces mêmes fonctionnaires ne seront encaissés que dans plusieurs mois. Parce que les communiqués du Conseil des ministres ressemblent plus...
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