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À La Une - Régions

La douce face de Tripoli

Au-delà des tensions qui déchirent la ville, Tripoli reste une localité dans laquelle il fait bon se promener.

Ambiance tripolitaine.

Tripoli n’est pas qu’une ville où l’on se sent en danger. Malgré tout ce que l’on peut entendre à propos de son quotidien, des affrontements et des tensions qui crispent la capitale du Liban-Nord. S’y promener (en évitant d’aller dans les quartiers de Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen où se concentre le «danger») est un réel plaisir, une bouffée d’air orientale, agréable à vivre après la démesure et l’occidentalisation exagérée de Beyrouth. La vieille ville principalement, qui n’est pas qu’un centre touristique (même le week-end, on y croise très peu de touristes), est un plaisir à découvrir: le souk qui longe ses ruelles est vivant, coloré et parfumé, ses vendeurs-animateurs s’exclament pour vanter leurs prix et leurs produits a cappella, en chœur ou en canon. On est loin de la frime, de l’étalement de richesse et des clichés «m’as-tu vu?» beyrouthins. Ici, le danger s’oublie, même les riverains vous le diront, c’est le cœur de la ville, le souk éloigne les affrontements. De nombreuses ruelles sillonnent ce bouillonnement d’échanges et de parfums, beaucoup sont dédiées au souk, d’autres mènent à des hammams, à la grande mosquée Mansouri.


Il est aussi facile de trouver calme et fraîcheur en empruntant les petites ruelles qui n’ont pas été investies par le souk. L’une d’entre elles mène à de grands escaliers en haut desquels se trouve la citadelle Saint-Gilles. Une fois ce point culminant atteint, la vue sur Tripoli est saisissante, elle permet de réaliser l’étendue de cette ville, de voir ses différents quartiers. On se trouve notamment face au quartier de Kobbé al-Nasr recouvrant le flanc de la colline opposée, bordée par le fleuve Abou Ali. Le lieu impressionne par la densité de ses habitations. Celles-ci sont colorées, modestes et dégagent une chaleur humaine et une convivialité bien tripolitaine.


Plus bas, lorsque l’on redescend vers le souk, l’ambiance qui entoure la vieille ville est toujours aussi belle. De nombreux cafés débordent sur les rues, on y va pour se poser, fumer un narguilé, jouer aux dominos ou au trictrac, la moyenne d’âge est bien plus élevée qu’à Gemmayzé et la mixité moins affirmée, mais l’ambiance et l’atmosphère sont simplement agréables.


Ce sont ces endroits chargés d’histoire, ces vieilles pierres, la simplicité et l’authenticité qui habitent les rues de Tripoli qui donnent à la ville tout son charme. La violence et les tensions s’oublient pour laisser place au plaisir de découvrir une vieille ville bouillonnante, respectée, dont l’histoire et l’esprit semblent naturellement préservés.

 

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