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Nos Lecteurs ont la Parole

Nostalgie libanaise

Par Louis INGEA
Vrai, cruel, tendre, émouvant est le billet paru dans L’Orient-Le Jour, le jeudi 30 août, sous la plume de Fifi Abou Dib, intitulé «L’espérance, cette vertu!»
Et quelle vertu ! Sans doute la première de toutes les qualités courantes. Puisque , envers et contre tout, elle porte témoignage du toujours possible.
L’espérance est radicalement du côté de la vie parce qu’elle croit dans le renouveau et qu’elle le promet. L’espérance est comme un phare dans l’océan des atrocités et des misères du monde. L’espérance dirige nos embarcations vers un mieux-être et, paradoxalement, est consciente de ne pouvoir rien garantir. C’est là son plus beau titre de gloire puisqu’elle atteste de la gratuité totale du désir. La chose confine à la foi. Espérance et foi qui, avec l’amour, sont les manifestations les plus hautes de l’esprit. «Que trouverez-vous de mieux ailleurs?» préconise le grand homme auquel Abou Dib rend hommage.
En effet, quand bien même vous découvririez dans cet ailleurs tout le confort et toute la sécurité relative qu’un humain est en droit de chercher, mais qu’en revanche vous risquiez de n’y trouver ni foi ni espérance, croyez-vous vraiment pouvoir y recueillir cette nourriture de l’âme sans laquelle nul véritable bonheur n’est réalisable?
Un philosophe allemand, Heidegger, avait déjà écrit que «le manque provient de la richesse». Entendre par là non seulement une allusion à l’excitation de l’envie chez les plus démunis, mais une référence évidente à la pauvreté des réactions humaines qui animent le fond de nos consciences face à la prospérité matérielle.
D’autres ont également écrit que «l’asservissement de nos ambitions au bénéfice d’une société de plaisirs n’est qu’une idolâtrie douteuse apparentée au veau d’or.
Parce qu’ailleurs, il est vrai, on a pratiquement fini d’explorer les possibilités créatives de la bonté humaine au niveau des grandes valeurs. On y suit, par la force des choses, un cheminement sans fin vers des réalisations matérielles de plus en plus sophistiquées qui ne débouchent en permanence que sur des renouvellements de besoins aussi fictifs que répétitifs.
Je crains que, mis à part les hameaux des campagnes, toutes les agglomérations habitées dans ce bas monde ne se soient transformées, par la vertu du phénomène de consommation, en dépotoirs de plein air pour tous les faux besoins, tous les gaspillages, toutes les turpitudes et toutes les angoisses engendrées par un mode de vie fondé sur les tentations d’assouvissement des corps...
Faut-il voir dans ce déséquilibre la source de nos déconvenues?
Je disais plus haut qu’il fallait ajouter la foi à notre espérance. Car c’est elle qui lui donne son sens. Sans la foi en quelque chose, en quelque au-delà insaisissable mais terriblement présent autour de nous, notre condition d’êtres réfléchis ressemblerait à une arme sans munitions...Un exemple à chatouiller, chez les Libanais!
Voilà pourquoi, comme le souligne encore Abou Dib, «les vrais héros sont les héros de l’espérance».
Dans ce pays où tout, perpétuellement, reste à faire, dans ce canevas libanais à la Pénélope, où tout se défait quotidiennement alors que s’agitent les faux prophètes, je nous engage à relever la tête et le défi, à nous remettre constamment à l’ouvrage, à revenir à cette «terre-mère», meurtrie mais toujours nourricière.
Faisons en sorte que notre nostalgie d’un ailleurs soit d’une autre nature que celle d’envier des terres de fausse paix...
Conclusion: restons chez nous et rebâtissons avec courage.
Je l’avais écrit un jour dans ces mêmes pages. Faisons-le au «nom du luxe de la vie».


Vrai, cruel, tendre, émouvant est le billet paru dans L’Orient-Le Jour, le jeudi 30 août, sous la plume de Fifi Abou Dib, intitulé «L’espérance, cette vertu!»Et quelle vertu ! Sans doute la première de toutes les qualités courantes. Puisque , envers et contre tout, elle porte témoignage du toujours possible.L’espérance est radicalement du côté de la vie parce qu’elle croit dans le renouveau et qu’elle le promet. L’espérance est comme un phare dans l’océan des atrocités et des misères du monde. L’espérance dirige nos embarcations vers un mieux-être et, paradoxalement, est consciente de ne pouvoir rien garantir. C’est là son plus beau titre de gloire puisqu’elle atteste de la gratuité totale du désir. La chose confine à la foi. Espérance et foi qui, avec l’amour, sont les manifestations les plus...
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