Aoun sur le mémorandum du 14 Mars : La situation est très dangereuse

À l’issue de la réunion hebdomadaire du bloc du Changement et de la Réforme, le général Michel Aoun a critiqué l’opposition pour son refus de la nouvelle loi électorale. Le chef du Courant patriotique libre (CPL) a affirmé que le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, avait, dans un premier temps, approuvé le projet de loi avant de "changer d’avis face à l’obstination de ses alliés, le leader druze Walid Joumblatt et l'ancien Premier ministre Saad Hariri".

Evoquant le mémorandum du 14 Mars présenté aujourd’hui au président libanais Michel Sleiman et appelant à mettre un terme aux relations diplomatiques avec la Syrie, M. Aoun a affirmé que la "situation est très dangereuse". "Les frontières entre le Liban et la Syrie sont-elles réellement contrôlées ?", a-t-il demandé, avant d'ajouter : "J’attends de lire un rapport officiel sur la situation à la frontière avant de me prononcer sur cette affaire".

Sur l’affaire Michel Samaha, l’ancien ministre libanais arrêté et accusé d’avoir planifié des attentats terroristes au Liban, M. Aoun a affirmé que la justice ne possède pas de preuves incriminant le régime syrien. "Qu’est-ce qui prouve que les explosifs ont été amenés de Syrie ?", a-t-il demandé, tout en invitant les Libanais à attendre les résultats de l’enquête avant de "lancer des jugements". "S’il est reconnu coupable, il mériterait la peine capitale", a encore dit M. Aoun.

Enfin, évoquant le cas de Yaacoub Chamoun, le Libanais qui a réussi à s'échapper des geôles syriennes après 26 ans de détention arbitraire, le chef du CPL a affirmé que l’ancien combattant phalangiste n’a "jamais été emprisonné en Syrie, puisqu’il ne figure pas sur la liste des Libanais disparus en Syrie" durant la guerre civile de 1975-1991. "Chamoun est un Syrien résidant à Kamechli (dans le nord de la Syrie), a assuré M. Aoun. Certaines sources m’ont également informé qu’il a suivi un entraînement en Israël".

Enfin, concernant la loi antitabac (interdiction de fumer dans les lieux publics fermés), en vigueur au Liban depuis le 3 septembre, le chef du CPL a affirmé qu’il fumait dans le passé plus de quatre paquets de cigarettes par jour. "Un jour, en 1985, j’ai senti un malaise après avoir consommé plus de 35 tasses de café et des cigarettes, a-t-il raconté. C’est à cet instant que je me suis débarrassé de mon paquet et je n’ai plus jamais fumé depuis".