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Moyen Orient et Monde - Vatican

Dernier hommage au cardinal Martini

Le prélat avertit l’Église, à titre posthume, qu’elle a « 200 ans de retard ».

La dépouille du cardinal italien progressiste Carlo Maria Martini était exposée samedi à la cathédrale de Milan, pour un dernier hommage des fidèles.  Olivier Morin/AFP

Des milliers de personnes se sont rassemblées ce week-end à la cathédrale de Milan pour rendre un dernier hommage au cardinal italien progressiste Carlo Maria Martini qui, dans une interview publiée à titre posthume, a averti l’Église qu’elle avait « 200 ans de retard ». Une foule solennelle s’est recueillie lors de l’entrée dans la cathédrale du cercueil du cardinal Martini, ancien archevêque de Milan, qui forçait le respect de tous et défendait une réforme des règles imposées par l’Église sur des questions telles que la contraception et les femmes dans l’Église. Le cardinal, un temps pressenti comme un possible pape, souffrait de la maladie de Parkinson depuis des années. Il est mort vendredi à l’âge de 85 ans.
« L’Église a 200 ans de retard. Pourquoi ne se réveille-t-elle pas ? Avons-nous peur? » a-t-il demandé dans sa dernière interview, réalisée par un compagnon jésuite en août dernier et publiée samedi dans le journal Corriere della Sera. « L’Église est fatiguée. Notre culture a vieilli, nos églises sont grandes, nos maisons religieuses sont vides... et nos rites, nos costumes sont pompeux », affirme-t-il. « L’Église doit reconnaître ses erreurs et prendre la voie radicale du changement, à commencer par le pape et les évêques », ajoute-t-il dans cette interview, évoquant notamment les « scandales sur la pédophilie des clercs (qui) nous obligent à emprunter la voie de la transformation ». Le cardinal Martini appelle aussi l’Église catholique à revoir son approche du divorce et à s’ouvrir aux familles recomposées. « Une femme est abandonnée par son mari et trouve un nouveau compagnon pour s’occuper d’elle et de ses enfants : un second amour réussit. Mais si cette famille est victime de discrimination (de la part de l’Église), la rupture n’intervient pas seulement avec la mère, mais aussi avec ses enfants », argumente-t-il.
Le cardinal Martini était un réaliste, qui voulait avertir l’Église qu’elle devait devenir plus souple à l’égard de ses rites ou prendre le risque de s’aliéner les catholiques. « C’était un homme de dialogue, un pasteur qui a essayé de faire tomber les murs », a ainsi déclaré à l’agence ANSA un pèlerin venu saluer le cardinal italien qui rêvait d’un concile du Vatican III visant à réviser les dogmes obsolètes et attirerait de nouveaux fidèles.
(Source : agences)
Des milliers de personnes se sont rassemblées ce week-end à la cathédrale de Milan pour rendre un dernier hommage au cardinal italien progressiste Carlo Maria Martini qui, dans une interview publiée à titre posthume, a averti l’Église qu’elle avait « 200 ans de retard ». Une foule solennelle s’est recueillie lors de l’entrée dans la cathédrale du cercueil du...

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