Le colistier de Mitt Romney, Paul Ryan, un conservateur quadragénaire, entrait en scène hier soir à la convention républicaine à Tampa en Floride avec l’objectif de dynamiser le « ticket » républicain à dix semaines de l’élection présidentielle.
La mission de cet élu du Wisconsin, âgé de 42 ans, par ailleurs président de la commission du Budget à la Chambre des représentants, semblait clairement établie : être l’homme des idées du duo républicain en matière de politique économique, aider Mitt Romney à rallier l’aile conservatrice du parti et séduire la jeunesse. M. Ryan, très conservateur sur les questions de société comme l’avortement, est aussi un partisan d’une lutte à marche forcée contre les déficits, notamment via une réduction drastique des dépenses sociales. Le discours de Paul Ryan était l’un des temps forts de la convention républicaine, qui s’achève aujourd’hui avec l’intervention de Mitt Romney, au cours de laquelle il acceptera formellement sa nomination.
Parmi les autres orateurs hier soir figuraient l’ex-secrétaire d’État Condoleezza Rice ou encore l’ex-candidat républicain à la présidentielle en 2008 John McCain. Mme Rice est la seule membre de l’ancienne administration Bush à s’être vue attribuer une certaine visibilité à la convention, signe de la volonté de rupture du camp Romney avec l’ère Bush. Ni l’ancien président George W. Bush, ni son père George Bush, ni l’ancien vice-président Dick Cheney ne se sont rendus à Tampa.
M. Romney faisait campagne dans l’Indiana hier devant des anciens combattants avant de rejoindre de nouveau Tampa dans la soirée. Mardi soir, suivant un rituel parfaitement huilé et dans ce qui constitue un moment-phare de toute campagne présidentielle aux États-Unis, la convention républicaine avait donc adoubé le « ticket » Mitt Romney-Paul Ryan pour affronter le président démocrate sortant Barack Obama le 6 novembre prochain. Ces conventions de parti – les démocrates tiendront la leur la semaine prochaine, du 4 au 6 septembre à Charlotte, en Caroline du Nord – marquent la fin du long processus des primaires et le lancement officiel de la campagne pour l’élection générale. Couronné par acclamation, le champion républicain a désormais tout le parti derrière lui.
De son côté, le président Obama, pas mécontent de rivaliser avec la convention républicaine et rompant avec une longue tradition de trêve, poursuivait hier sa campagne dans une université de Charlottesville en Virginie pour un discours devant des étudiants. Raillant les positions de Ryan, l’état-major de campagne d’Obama a diffusé une vidéo en noir et blanc mettant en scène le jeune élu, de 23 ans le cadet de M. Romney, et décriant le « budget extrémiste du Parti républicain » et la politique antiavortement de M. Ryan, même dans les cas de viol. Il « est nouveau sur la scène (politique) nationale », mais « ses opinions viennent tout droit d’une ère révolue », assure cette vidéo qui l’accuse de vouloir « mettre fin à Medicare (l’assurance-maladie pour les personnes âgées) dans sa forme actuelle » et de vouloir « réduire les impôts pour les millionnaires et les milliardaires ».
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commentaires (2)
Sarah Palin au masculin, cad rien que de la haine basée sur le souvenir lointain d'une hégémonie bien mise à mal. Etoile filante qui ne pouvait qu'exécuter un cahier des charges qu'obama a fait avant lui et continuera de faire.
Jaber Kamel
05 h 57, le 30 août 2012