Sleiman répond implicitement à Frangié : Jbeil a offert à la patrie de vrais hommes que personne ne peut impressionner

Le chef de l’État, Michel Sleiman, qui s’est rendu hier dans le caza de Jbeil dans le cadre d’une tournée consacrée aux questions de développement, a lancé deux messages éminemment politiques, le premier adressé à Michel Samaha et le second à l’ancien ministre, Sleimane Frangié, qui avait affirmé la veille que le chef de l’État a été, neuf ans durant, « l’homme de la Syrie au plan de la sécurité ».
Répondant sans le nommer à ce dernier, le chef de l’État a déclaré, au moment où il inaugurait la pose de la première pierre du « village des sports » : « La ville de Jbeil a donné des hommes au service du Liban avant toute autre chose. Celui qui considère qu’ils sont au service d’un pays autre que le Liban n’est pas un homme lui-même. À bon entendeur salut. »
Et de poursuivre, devant notamment le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Fayçal Karamé, le président de la municipalité de Jbeil, Ziad Hawa, et les membres de la municipalité : « Jbeil a également offert des officiers fiers de leur appartenance à l’institution militaire, qui ont défendu la nation, combattu à Nahr el-Bared et affronté Israël tout en œuvrant à préserver les libertés et la démocratie. Ces officiers ont une qualité exceptionnelle, à savoir qu’ils ne sont impressionnés par personne comme le sont ceux qui ont tenu des propos déplacés. Ils n’ont pas non plus des complexes d’infériorité de sorte à être impressionnés par n’importe qui. Ils traitent plutôt en toute dignité avec les grands de ce pays et avec les personnes éminentes. À bon entendeur salut », a encore répété le président.
Sans le nommer non plus, M. Sleiman a lancé une invective à Michel Samaha et à tous ceux qu’il a qualifiés de comploteurs potentiels en déclarant : « Nous pouvons prendre conscience et prévenir la tempête qui pointe à l’horizon et gronde en menaçant la région. Mais le plus grand danger, le plus vil également est celui qui provient de l’intérieur de la nation. »