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Lifestyle - Société

Deux Taïwanaises se disent « oui » devant Bouddha

Fish Huang et You Ya-ting se sont unies samedi dans un monastère de Taipei, sans que cela n’émeuve personne. Sam Yeh/AFP

Deux Taïwanaises ont célébré samedi la première union homosexuelle bouddhiste de Taïwan lors d’une cérémonie au monastère de Taoyuan, dans le nord de l’île, espérant qu’elle ouvrira la voie à la légalisation du mariage gay à Taïwan et en Asie.
Fish Huang et You Ya-ting étaient toutes deux vêtues des robes blanches traditionnelles des mariées. Elles se sont dit « oui » devant la statue du Bouddha, échangeant leurs anneaux et des colliers de prière. Près de 300 fidèles ont récité les soutras pour honorer le couple. L’union des deux femmes, toutes deux âgées de 30 ans, a été bénie par un maître bouddhiste elle-même femme, Shih Chao-hui, qui a salué un moment historique. Les parents du couple étaient absents de la cérémonie, une illustration de la pression subie par les homosexuels et leurs familles.
Cette cérémonie témoigne néanmoins d’un changement des perceptions sur l’homosexualité en Asie, où la religion dominante ne fait pas autant obstacle à l’évolution des mœurs qu’en Occident ou dans le monde musulman. « Le bouddhisme ne rejette pas l’homosexualité d’un point de vue idéologique. Et dans le confucianisme, c’est une zone grise, c’est pourquoi les sociétés orientales ont tendance à être plus tolérantes vis-à-vis de l’homosexualité », explique Shih Chao-hui, célèbre avocate des causes de justice sociale. Taïwan est certes une des sociétés les plus avancées d’Asie. En 2003, un projet de loi légalisant le mariage homosexuel avait été mis à l’étude, sans être jamais présenté au Parlement. Le président taïwanais, Ma Ying-jeou, estime que l’opinion publique n’est pas prête. Toutefois, les groupes de défense des droits des homosexuels ont présenté au début de l’année un avant-projet de loi et exhorté le président Ma à le faire voter avant la fin de son mandat en 2016.
L’homosexualité reste un tabou dans une partie du continent asiatique, en particulier dans les pays musulmans comme la Malaisie, où la sodomie est passible de 20 ans de prison. En Indonésie, pays à 80 % musulman, l’homosexualité est autorisée entre adultes consentants et les homosexuels bénéficient d’une certaine tolérance, mais rares sont ceux qui osent afficher publiquement leurs préférences sexuelles. Les lignes commencent en revanche à bouger dans les sociétés à majorité bouddhiste. Le Vietnam communiste doit amender l’an prochain la loi sur le mariage et la famille. L’Assemblée nationale ne devrait pas aller jusqu’à légaliser le mariage entre personnes du même sexe, mais elle pourrait autoriser une forme d’union civile. Au Népal, des manifestations réclament régulièrement la légalisation du mariage homosexuel et à Tokyo, Disneyland a donné le feu vert aux gays et lesbiennes pour qu’ils se marient, informellement, dans le parc. En Thaïlande, la communauté des GLBT (gays, lesbiennes, bisexuels et transgenres) est depuis longtemps largement acceptée comme partie intégrante de la société.
La tolérance affichée dans ces pays tient au fait que les conservatismes ne sont pas ancrés dans la pratique religieuse, ou moins qu’ailleurs, soulignent les spécialistes. Le bouddhisme encourage, sinon facilite, le débat entre ses adeptes sur ces questions, sans les trancher a priori, en fonction d’un dogme.
(Source : AFP)
Deux Taïwanaises ont célébré samedi la première union homosexuelle bouddhiste de Taïwan lors d’une cérémonie au monastère de Taoyuan, dans le nord de l’île, espérant qu’elle ouvrira la voie à la légalisation du mariage gay à Taïwan et en Asie. Fish Huang et You Ya-ting étaient toutes deux vêtues des robes blanches traditionnelles des mariées. Elles se sont dit...

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