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Économie - Zone euro

L’Espagne s’enfonce dans la crise sociale

Le ministre de l’Économie rejette tout sauvetage global du pays.

Le ministre de l’Économie, Luis de Guindos, devant la commission économique de la Chambre des députés où il a donné des explications sur le plan d’aide européen aux banques espagnoles. Lluis Gene/AFP

Rien n’y fait. L’Espagne, qui s’enfonce dans la récession et le mécontentement social, semblait incapable lundi de redonner confiance aux marchés, pris de panique, qui redoutent la nécessité d’un sauvetage global du pays et un effet domino sur l’Italie.
Pas question d’une aide globale pour la quatrième économie de la zone euro, a encore insisté le ministre de l’Économie Luis de Guindos devant la commission économique de la Chambre des députés où il a donné des explications sur le plan d’aide européen aux banques espagnoles, formellement adopté vendredi.
« L’Espagne a la capacité de croissance et n’a pas les problèmes d’autres pays secourus, et en conséquence ne va pas être secourue », a souligné le ministre.
« L’Espagne est un pays solvable. Et cette solvabilité va nous permettre de surmonter les difficultés dont nous souffrons en ce moment », a-t-il assuré.
Il a rejeté la faute sur « le comportement irrationnel » des marchés qui spéculent contre l’Espagne, se tournant vers la Banque centrale européenne (BCE).
« Avec cette situation d’incertitude, de volatilité, il existe un comportement irrationnel. L’unique manière d’agir va bien au-delà de la capacité des gouvernements », a affirmé le ministre.
Avant lui, le ministre des Affaires étrangères, José Manuel García-Margallo, avait de nouveau appelé samedi la BCE à agir, notamment en achetant de la dette espagnole afin de mettre fin à la spéculation contre l’Espagne.
En attendant, pour tenter d’enrayer la spéculation, l’Espagne a décidé d’interdire dès lundi et pour trois mois les ventes d’actions à découvert, allant plus loin que l’Italie qui a ,elle, interdit temporairement les ventes à découvert des valeurs financières.
L’Espagne est de nouveau au cœur des inquiétudes des marchés que le plan d’aide européen à ses banques n’a pas suffi à rassurer. À peine le plan signé vendredi, l’annonce d’une demande d’aide financière à l’État de la région de Valence, la plus endettée, a déclenché une nouvelle panique.
Car les marchés savent que d’autres régions vont suivre, pesant sur la dette. « Le problème des régions rend plus probable la nécessité pour l’Espagne d’un sauvetage global », résume Christian Schulz, analyste de Berenberg Bank.
Signe de la défiance des investisseurs qui doutent de la capacité de l’Espagne de rembourser sa dette croissante, les taux d’emprunt poursuivaient leur envol, touchant un nouveau record, à 7,5 %, le plus haut depuis la création de la zone euro en 1999.
Surtout, ces niveaux sont considérés comme difficilement soutenables pour qu’un pays puisse se financer sur le marché.
D’autant que le pays s’enfonce dans la crise. La Banque d’Espagne a annoncé une accélération de la récession au deuxième trimestre, avec un recul du PIB de 0,4 %, contre -0,3 % les deux trimestres précédents.
De quoi alimenter aussi la colère sociale, les syndicats exigeant un référendum sur le plan de rigueur du gouvernement qui prévoit notamment une hausse de la TVA et une réduction des revenus des fonctionnaires.
Des centaines de fonctionnaires sont d’ailleurs de nouveau sortis dans la rue hier, à la pause café, criant « les mains en l’air, c’est un hold-up ».
L’opposition de gauche a émis de sérieux doutes sur l’efficacité du plan d’aide aux banques, qui pourra atteindre cent milliards d’euros.
Elle est également vent debout contre le nouveau plan de rigueur, prévoyant d’économiser 65 milliards d’euros d’ici à la fin 2014, annoncé par le gouvernement pour ramener son déficit de 8,9 % du PIB en 2011 à 6,3 % cette année.
Cette cure d’austérité, qui s’ajoute à un budget 2012 d’une rigueur déjà historique, a provoqué de nombreuses manifestations. Les plus importantes avaient rassemblé jeudi dernier des centaines de milliers de personnes.
(Source : AFP)
Rien n’y fait. L’Espagne, qui s’enfonce dans la récession et le mécontentement social, semblait incapable lundi de redonner confiance aux marchés, pris de panique, qui redoutent la nécessité d’un sauvetage global du pays et un effet domino sur l’Italie.Pas question d’une aide globale pour la quatrième économie de la zone euro, a encore insisté le ministre de...

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