Avec l’exploitation du gisement de « Tamar », à compter de 2013, et de celui du « Leviathan » annoncé pour 2017, Israël disposerait de réserves de gaz offshore évaluées à près de 700 milliards de m3, soit plusieurs dizaines d’années de ressources énergétiques et un pactole de dizaines de milliards de dollars qui constituent une cible de choix pour ses ennemis. Un budget de trois milliards de shekels (620 millions d’euros) a d’ailleurs déjà été prévu par le ministère de la Défense pour mettre en place un réseau défensif, baptisé « Bouclier », autour des plates-formes gazières, selon les médias israéliens.
De même source, Israël compte acquérir quatre nouveaux bâtiments de guerre dotés de radars très performants et d’un système antimissile mer-air de type « Barak », dans le cadre d’un dispositif mobilisant des centaines de militaires supplémentaires, qui sera complété par des drones de surveillance et des patrouilleurs. Le ministre de la Défense, Ehud Barak, et le chef d’état-major, le général Benny Gantz, ont d’ores et déjà approuvé ce plan, toujours selon les médias.
« Les gisements gaziers découverts au large de nos côtes contraignent la marine à étendre considérablement sa zone opérationnelle en Méditerranée, et cela suppose des moyens et des préparatifs accrus », a indiqué sans autre précision l’armée israélienne dans un communiqué. « Nos plates-formes peuvent être visées aussi bien par des roquettes Grad tirées depuis la bande de Gaza que par des missiles Scud lancés à partir du Liban. Il s’agit d’un risque sécuritaire majeur pour les cinq ans à venir », a estimé Amit Mor, expert en conseil énergétique, en marge d’un récent colloque organisé à Tel-Aviv par l’Institut d’études de sécurité nationale (INSS).
Le Hezbollah chiite libanais a déjà menacé de s’attaquer aux intérêts économiques d’Israël en Méditerranée, avertissant qu’il ne tolérerait pas « le pillage » des ressources en hydrocarbures au large du Liban. Israël et Chypre, qui dispose également de larges réserves gazières, ont établi leur frontière maritime par un accord signé le 17 décembre 2010 afin de poursuivre la prospection d’éventuels gisements sous-marins. Mais le tracé de cette frontière présenté à l’ONU en juillet 2011 a provoqué la colère du Liban, qui en avait proposé un autre, moins favorable à Israël, un an auparavant. La Turquie, qui occupe la partie nord de l’île chypriote, s’oppose également aux forages réalisés par Israël et la République de Chypre, seule reconnue internationalement, arguant qu’ils lèsent les Chypriotes-Turcs habitant la zone occupée, exclus des bénéfices de ces gisements.
(Source : AFP)
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