Interviewé le 21 mai dernier par la chaîne de télévision française Canal+ pour l'émission "Spécial Investigation", l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine s'est emporté, refusant catégoriquement de répondre à une question portant sur sa fortune.
Le grand dérapage incontrôlé commence quand le journaliste de Canal+ dit à Ziad Takieddine : "Vous auriez fraudé le fisc en dissimulant vos biens".
Hors de lui, l’homme d’affaires dont le nom est mêlé à des scandales politico-financiers touchant les plus hautes sphères du pouvoir français, lâche qu'il refuse de répondre. "Je refuse !", répète-t-il en boucle, avant de se lever, d'aller chercher un paquet de cigarettes, et d'ajouter, à l'adresse du journaliste : "Allez vous faire foutre!".
"Je ne sais pas, je cherche à avoir des explications", insiste encore le journaliste. "L’homme finit par perdre le contrôle de lui-même", dit une voix off de Canal+. Ziad Takieddine se met alors à hurler, en pointant vers le sol du doigt : "des excuses ! Par terre ! Quatre…"
Puis, il crache au sol.
(Source Canal +)
L’homme d’affaire est soupçonné d'avoir touché des commissions occultes après avoir joué les intermédiaires dans deux contrats d'armement signés sous le gouvernement Balladur à la fin 1994, dont la vente de sous-marins au Pakistan.
Ziad Takieddine, lui, nie catégoriquement les manoeuvres frauduleuses autour de retraits d'argent en espèce en Suisse qui lui ont valu une double mise en examen pour "complicité et recel d'abus de biens sociaux" et "blanchiment aggravé".
Le juge Renaud Van Ruymbeke a découvert des retraits d'espèces importants en Suisse, sur des comptes semblant liés à des contrats d'armement français, à des périodes correspondant à l'arrivée massive d'espèces sur les comptes de la campagne présidentielle de 1995 d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole.
Les juges sont sur la piste d'un possible détournement de commissions légales convenues en marge de la vente de sous-marins au Pakistan (84 millions d'euros) et de frégates à l'Arabie saoudite (200 millions d'euros) dans les années 1990.
Un attentat à Karachi, au Pakistan, en 2002 dans lequel 11 Français sont morts pourrait être lié à l'arrêt du versement de ces commissions par Jacques Chirac après son élection en 1995.
Pour mémoire
Le Franco-Libanais Ziad Takieddine contre-attaque
L’acteur-clé de l’affaire Karachi en appelle à l’Élysée
Le franco-libanais Ziad Takieddine, homme orchestre du rapprochement entre Paris et Damas
Le grand dérapage incontrôlé commence quand le journaliste de Canal+ dit à Ziad Takieddine : "Vous auriez...
commentaires (10)
Il se croyait au Parlement celui-là !
SAKR LEBNAN
06 h 32, le 07 juin 2012