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Le chef démissionnaire du CNS dénonce sa lenteur et ses divisions

Burhan Ghalioun, chef démissionnaire du Conseil national syrien (CNS), a estimé jeudi que la principale coalition de l'opposition n'avait pas été "à la hauteur", expliquant avoir quitté ses fonctions notamment à cause de "divisions" entre islamistes et laïques.

"On n'a pas réussi à être à la hauteur des sacrifices du peuple syrien. C'est sûr, on n'a pas répondu assez rapidement et assez aux besoins de la révolution", a déclaré à l'AFP M. Ghalioun dont la démission a été acceptée dans la nuit de mercredi à jeudi par les instances dirigeantes du CNS.

Universitaire basé en France, tenant d'une gauche nationaliste arabe, il avait émergé comme la personnalité capable de rassembler au sein d'un conseil composé du multiples tendances (islamistes, nationalistes, libéraux, indépendants). Il avait été adoubé par les Frères musulmans.

A la tête du CNS depuis sa création en octobre, il a été reconduit à deux reprises à la présidence de cet organe mais est depuis des mois critiqué pour avoir laissé les Frères musulmans prendre une trop grande influence au sein du Conseil et pour son manque de coordination avec les militants sur le terrain.

"J'ai présenté ma démission justement pour dire que cette voie de la division entre islamistes et laïques ne marche pas et je pense que c'est le régime syrien qui a gagné puisqu'il a dès le début essayé de jouer cette division", a-t-il dit.

D'ailleurs dans le même temps, le président Bachar al-Assad, qui ne reconnaît pas la contestation et l'assimile à du "terrorisme", a assuré que la Syrie était "capable par la résistance de son peuple et son attachement à l'unité et à l'indépendance de sortir de cette crise", selon l'agence officielle Sana.

Son régime s'obstine à étouffer la contestation populaire lancée en mars 2011 et qui s'est militarisée au fil du temps, commettant, selon des enquêteurs de l'ONU, "la plupart" des abus dans ce conflit qui dure depuis plus de 14 mois.

Dans un nouveau rapport publié à Genève, les enquêteurs mandatés par le Conseil des droits de l'Homme ont estimé que "la plupart des violations graves" en Syrie "ont été commises par l'armée et les services de sécurité".

"L'armée a employé un large éventail de moyens militaires, y compris des tirs d'artillerie lourde sur des zones civiles", écrit la commission d'enquête tout en faisant état d'informations selon lesquelles "les groupes armés anti-gouvernement commettent aussi des abus".

Selon la commission, les troupes poursuivent les exécutions extrajudiciaires et la pratique de la torture, même sur des enfants de 10 ans, soulignant que les enfants "font fréquemment partie des tués ou des blessés durant les attaques sur les manifestations et les bombardements".

A Damas, le nouveau Parlement, issu des élections du 7 mai raillées par la communauté internationale et boycottées par l'opposition, a élu un nouveau président, Jihad Lahham, un avocat membre du parti Baas au pouvoir.

Plus de la moitié des députés seraient désormais issus des rangs du Baas qui dirige la Syrie depuis 1963, selon un décompte de médias syriens en ligne. Aucune annonce officielle des résultats n'a été faite pour le moment.

Sur le terrain, et malgré le plan de sortie de crise de l'émissaire international Kofi Annan soutenu par l'ONU et accepté par le régime et les rebelles, les violences ne connaissent aucun répit avec des dizaines de victimes chaque jour.

Quelque 270 observateurs de l'ONU sont déployés dans le pays et tentent en vain de faire respecter un cessez-le-feu en vigueur officiellement depuis le 12 avril, en application du plan Annan, mais systématiquement violé.

Jeudi, au moins 28 personnes ont péri dans les violences, dont 20 civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Enfin, l'Armée syrienne libre (ASL), composée essentiellement de déserteurs, a affirmé rechercher activement un groupe de pèlerins chiites libanais enlevés mardi à Alep (nord), répétant qu'elle n'était pas impliquée dans ce rapt, qui lui a été attribué par des médias libanais.
Burhan Ghalioun, chef démissionnaire du Conseil national syrien (CNS), a estimé jeudi que la principale coalition de l'opposition n'avait pas été "à la hauteur", expliquant avoir quitté ses fonctions notamment à cause de "divisions" entre islamistes et laïques."On n'a pas réussi à être à la hauteur des sacrifices du peuple syrien. C'est sûr, on n'a pas répondu assez rapidement et...