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À La Une - Interview

Interview : Ahdab dénonce l’utilisation des institutions contre la communauté sunnite

Misbah Ahdab

C’est tout le système de double-standards mis en place actuellement au détriment de la communauté sunnite que le chef du Mouvement de la modération libanaise, vice-président du Renouveau démocratique et ancien député Misbah Ahdab souhaite dénoncer. Interrogé par L’Orient-Le Jour, M. Ahdab précise par exemple que Chadi Mawlaoui a été pris pour cible dans le cadre de son implication au service de la révolution syrienne. « Son action s’inscrit dans le cadre d’un tissu social donné et d’un bloc opposé au régime syrien, relève M. Ahdab. L’objectif est-il de faire passer tous les opposants aux massacres qui se produisent en Syrie pour des terroristes ? Si politique de “mise à l’écart” il doit y avoir de la part du gouvernement, qu’elle soit totale. En d’autres termes, qu’elle ne soit pas au service du régime syrien ; que les autorités empêchent les atteintes à la souveraineté aux frontières de la part des forces régulières syriennes », affirme-t-il.


« Ensuite, ajoute Misbah Ahdab, il faut rendre sa crédibilité à la justice libanaise. L’affaire des islamistes emprisonnés dans l’affaire du Fateh el-Islam et qui attendent leur jugement depuis cinq ans est une honte. La prétendue affaire de la cellule takfirie découverte dans l’armée... Les caporaux Taleb et Amjad Rafihi ainsi que Moustapha Azou, accusés à tort d’appartenir à une telle cellule, doivent être libérés. Le juge d’instruction près le tribunal militaire a assuré qu’ils étaient innocents. Pourquoi sont-ils encore en prison ? Comment peut-on convaincre encore les gens que les personnes qui sont arrêtées à tort et à travers seront libérées plus tard si elles sont innocentées ? » s’interroge l’ancien député de Tripoli, qui ne met cependant pas tous les juges dans un même sac, mais qui tire à boulets rouges sur ce qu’il appelle « les tribunaux libanais de la nouvelle Inquisition » antisunnite.


L’armée aussi n’est pas en réserve, insiste M. Ahdab, car elle non plus n’est pas à l’abri des « deux poids, deux mesures ». La troupe a ainsi refusé de mener une enquête auprès de certains officiers ou soldats à la suite d’incidents qui s’étaient produits avec l’armée il y a quelques semaines à Tripoli, tandis qu’à la demande du Hezbollah, elle avait sanctionné des officiers après les événements de Chiyah-Aïn el-Remmaneh en janvier 2008. Et d’ajouter : « Nous voulons redorer le blason de l’armée. Nous ne voulons pas la braquer contre une partie des Libanais. Nous n’avons pas d’armes illégales, nous. Nous comptons sur nos soldats. Tout le monde sait où sont les armes. Ce n’est pas le port de Tripoli, comme le veut une certaine propagande, qui est la plateforme des armes au Moyen-Orient... »


Pour Misbah Ahdab, « ce qui s’est produit à Tripoli s’inscrit dans une stratégie bien déterminée menée par le régime syrien au Liban, par le biais des institutions libanaises, qui sont sous le contrôle effectif de certaines parties libanaises ». Il s’agit de mettre les institutions officielles, sécuritaires, militaires ou judiciaires face à la communauté sunnite, poursuit en substance M. Ahdab. Un moyen comme un autre pour le régime syrien de détourner les regards de chez lui et de s’inviter en pyromane et en semeur de chaos au Liban. Comme toujours. Un moyen aussi pour Michel Aoun et ses alliés de donner encore plus de corps à sa rhétorique visant à diaboliser les sunnites, en vue des prochaines législatives cruciales de 2013.


C’est tout le système de double-standards mis en place actuellement au détriment de la communauté sunnite que le chef du Mouvement de la modération libanaise, vice-président du Renouveau démocratique et ancien député Misbah Ahdab souhaite dénoncer. Interrogé par L’Orient-Le Jour, M. Ahdab précise par exemple que Chadi Mawlaoui a été pris pour cible dans le cadre de son...

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