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Moyen Orient et Monde - Révolte

Douma, Tamanaat al-Ghab, Deraa, Qousseir... sous le feu de l’armée

Au moins 27 morts ; Moscou « fera tout » pour éviter l’échec du plan Annan.

Des soldats qui ont quitté les rangs de l’armée régulière durant le week-end posent avec des drapeaux de l’indépendance. Shaam News Network/AFP

Les troupes syriennes ont lancé hier un assaut meurtrier contre un village de la province de Hama et bombardaient Douma, près de Damas, un mois après l’annonce officielle d’un cessez-le-feu accepté par le régime et la rébellion, mais continuellement ignoré. Ces opérations de l’armée ainsi que des combats entre soldats et rebelles, qui ont fait au moins 27 morts, selon la chaîne satellitaire al-Arabiya, interviennent à la veille de nouvelles sanctions européennes et alors que près des deux tiers des observateurs de l’ONU sont arrivés en Syrie.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a rapporté que « cinq civils, dont une femme, avaient été tués par les forces gouvernementales lors de l’assaut sur le village de Tamanaat al-Ghab ». Dix-huit personnes ont en outre été blessées, dont trois grièvement, et de nombreuses habitations incendiées, selon l’OSDH, qui a également fait état de bombardements sur une autre localité de la région. Des vidéos mises en ligne par des militants ont aussi montré des bombardements, notamment sur la province de Deraa où cinq soldats ont perdu la vie dans des combats, ainsi qu’à Qousseir, dans la province de Homs, où deux civils ont péri, selon l’OSDH. Dans la ville proche de Rastane, des vidéos ont montré des tirs de roquettes en rafale, jusqu’à « une par minute » selon des militants.

El-Qaëda
Le régime de Bachar el-Assad, qui ne reconnaît pas la contestation, affirme lutter contre des « bandes terroristes » et leur impute les attentats qui frappent le pays depuis décembre 2011. Plusieurs attaques, dont celles qui ont fait 55 morts jeudi àDamas, ont été revendiquées par un groupuscule obscur apparu au début de la révolte, le Front al-Nosra, dont les affiliations sont inconnues. Damas a assuré voir dans ces attentats l’ « empreinte d’el-Qaëda », et le ministre de l’Information, Adnane Mahmoud, a dénoncé « l’alliance terroriste et sanglante entre les bandes armées et el-Qaëda avec des États de la région et occidentaux qui les arment et les financent ». Le colonel Riad Assaad, chef de l’Armée syrienne libre (ASL), a pour sa part affirmé au quotidien koweïtien al-Raï que « si le réseau el-Qaëda est réellement présent en Syrie, cela s’est produit avec la coopération des services de renseignements ».
Les violences se poursuivent alors que 189 observateurs internationaux sont actuellement sur le terrain. À terme, 300 d’entre eux doivent être déployés pour trois mois afin de surveiller l’application du plan de sortie de crise de l’émissaire Kofi Annan. Selon l’agence officielle SANA, 12 observateurs se sont rendus hier à Hama et ont rencontré le gouverneur qui les a assurés de son soutien et de sa coopération.
La communauté internationale a été jusqu’à présent incapable de mettre fin aux violences qui ont fait, selon l’OSDH, plus de 12 000 morts depuis le début en mars 2011 de la révolte populaire qui s’est ensuite militarisée. L’organisation de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch (HRW), a accusé le régime de ne pas se conformer au plan Annan qui prévoit, outre l’arrêt des hostilités, la libération des détenus incarcérés dans le cadre de la révolte. Ils sont plus de 25 000 actuellement, selon l’OSDH. Dénonçant arrestations arbitraires et mises à l’isolement de militants pacifiques ou de médecins soignant des manifestants, HRW en a appelé à l’ONU pour pousser Damas à les libérer.

La Russie
Sur le plan diplomatique, la Russie considère que le plan Annan a encore des chances de réussir et « fera tout » pour éviter son échec, a déclaré l’ambassadeur de Russie en France Alexandre Orlov. « Le plan de Kofi Annan, c’est peut-être la dernière chance pour la Syrie. Nous pensons que cette mission a des chances de réussir », a affirmé M. Orlov, interrogé au cours de l’émission « Internationales » de TV5. Le président syrien « doit libérer tous les prisonniers politiques », une exigence contenue dans le plan du médiateur de l’ONU. « Nous réclamons qu’il remplisse cette demande de la communauté internationale. Notre ambassade en Syrie travaille continuellement avec les responsables syriens pour les inciter à observer le plan de Kofi Annan », a poursuivi M. Orlov.
Par ailleurs, à Istanbul, les deux journalistes turcs libérés samedi après deux mois de détention en Syrie ont raconté leur captivité, notamment aux mains des miliciens prorégime. « Après notre enlèvement, nous avons vécu pendant 11 jours dans l’ombre de la mort. Ils ont mis leurs pistolets sur notre tempe, a déclaré le journaliste Adem Özköse. C’était une torture, mais nous n’avons pas été victimes de tortures physiques. Ils nous ont beaucoup menacés. »
Enfin, en Jordanie, une association caritative a appelé les riches monarchies du Golfe à aider les réfugiés syriens, précisant que près de 20 000 d’entre eux étaient arrivés dans le royaume en mars et avril.
(Sources : agences
et rédaction)
Les troupes syriennes ont lancé hier un assaut meurtrier contre un village de la province de Hama et bombardaient Douma, près de Damas, un mois après l’annonce officielle d’un cessez-le-feu accepté par le régime et la rébellion, mais continuellement ignoré. Ces opérations de l’armée ainsi que des combats entre soldats et rebelles, qui ont fait au moins 27 morts, selon la...
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