"Les forces de sécurité ont arrêté dans la nuit Ali Fakhri et Khodr Salameh parce qu'ils dessinaient le drapeau de la révolution syrienne (utilisé avant l'arrivée au pouvoir du parti Baas, ndlr) et avaient écrit à côté +La révolution continue+ dans un quartier où se trouvent des mouvements proches du régime syrien", a expliqué à l'AFP Fadi Tawfiq, écrivain et militant des droits de l'Homme.
"Le procureur général a demandé à ce que les deux jeunes hommes soient emmenés au poste (...) car cela relève de l'incitation au trouble et à la division", a précisé leur avocat Adel Hamouni.
Me Hamouni a estimé qu'ils encouraient une amende pour dégradation de biens publics, mais a dit redouter une peine plus importante dans le cadre d'"une politisation de l'affaire".
Des dizaines de personnes ont participé à un sit-in devant le poste de police où les deux jeunes sont détenus et ont écrit sur le sol "Les blogueurs sont en prison et les voleurs sont dehors", selon un photographe de l'AFP sur place.
Les militants ont appelé à un nouveau rassemblement à 20H00 locales pour écrire le slogan "la révolution continue" partout dans Beyrouth et défendre ainsi la "liberté d'expression".
Une guerre des slogans se joue sur les murs de Beyrouth, certains soutenant le régime syrien de Bachar al-Assad, d'autres se prononçant en faveur de la révolte populaire réprimée depuis 13 mois en Syrie voisine, chaque partie détournant les slogans de l'autre.
La Syrie a exercé pendant des décennies une tutelle politique sur son petit voisin et garde des alliés, notamment au sein du gouvernement dominé par le Hezbollah et ses partenaires.
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