Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Syrie: Des milliers de manifestants contre Assad, s'interrogent sur l'ONU

Des milliers de Syriens manifestaient vendredi pour "défaire" le président Bachar al-Assad et interpeller l'équipe d'observateurs internationaux déjà sur le terrain pour surveiller un cessez-le-feu fragile instauré par le plan de l'émissaire Kofi Annan.

En dépit de la trêve, 13 civils ont péri dans les violences vendredi selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), tandis que des attaques "terroristes" ont tué 18 membres des forces de l'ordre à travers le pays, selon des médias officiels syriens.

Une vidéo mise en ligne par des militants montrait des milliers de manifestants à Rastane (centre) s'interrogeant sur l'efficacité des observateurs.

"Où sont les observateurs? Homs baigne dans le sang, assassinée et détruite", "Où sont les résolutions contraignantes du Conseil de sécurité?", proclamait des panneaux alors que les manifestants enflammés appelaient à la chute du régime du président Bachar al-Assad.

Dans le nord-est à majorité kurde, un très grand rassemblement a eu lieu à Qamichli, selon d'autres vidéos. "Homs, nous sommes avec toi jusqu'à la mort", scandaient des milliers de manifestants. A Amouda, une pancarte posait la question: "Cinq observateurs pour surveiller Bachar?".

A Douma, ville rebelle à 13 km de la capitale, des jeunes survoltés ont manifesté massivement pour la liberté en portant les drapeaux verts de l'indépendance sur la grand-place, selon une autre vidéo.

D'autres rassemblements ont eu lieu dans les provinces de Damas, de Deraa (sud) et d'Idleb (nord-ouest), ainsi qu'à Alboukamal (est).

A travers le pays, les militants ont fait état d'un déploiement sécuritaire massif, qui a en particulier bloqué l'accès à de nombreuses mosquées, point de départ traditionnel des manifestations après la prière du vendredi.

Comme chaque vendredi depuis le début de la révolte populaire en mars 2011, les militants anti-régime avaient lancé sur leur page Facebook un appel à défiler, avec pour slogan cette semaine: "Nous serons victorieux et Assad sera défait".

Les observateurs internationaux avaient annoncé qu'ils n'assisteraient pas aux manifestations, afin d'éviter que leur "présence ne soit utilisée" pour favoriser "une escalade" de la violence.

"Aujourd'hui, nous avons d'autres tâches, nous allons rencontrer des civils et des représentants d'organisations", a déclaré à l'AFP le colonel Ahmed Himmiche, chef de la mission.

Selon l'OSDH, les forces gouvernementales ont tué un militant dans la région d'Idleb (nord-ouest), deux civils dans celle de Damas et un civil dans celle d'Alep (nord), où un autre civil est mort dans l'explosion d'une bombe.

Cinq civils ont de plus péri dans de nouveaux bombardements à Homs (centre), la "capitale de la révolution", selon l'OSDH, qui a évoqué un bombardement à raison d'un obus de mortier toutes les cinq minutes dans la matinée sur le quartier de Khaldiyé. Trois autres civils ont été tués dans la ville voisine de Qousseir.

"Les forces gouvernementales intensifient leurs opérations pour tenter de prendre le contrôle de toute la ville de Homs, avant l'arrivée des observateurs", a affirmé Seif al-Arab, un militant sur place, à l'AFP via Skype. Selon les militants, la plupart des quartiers du vieux Homs ainsi que Khalidiyé et Jourat al-Chayah échappent toujours au contrôle du régime.

A Qousseir, des tirs nourris et des explosions ont résonné toute la nuit et dans la matinée, selon le militant Hadi Abdallah.

"Le régime veut vider Qousseir de ses habitants et la détruire tout comme il l'avait fait à Baba Amr, car c'est le seul moyen d'étendre son contrôle", a-t-il ajouté, faisant référence au quartier symbole de Homs, repris par l'armée le 1er mars après un mois de pilonnage dévastateur.
Des milliers de Syriens manifestaient vendredi pour "défaire" le président Bachar al-Assad et interpeller l'équipe d'observateurs internationaux déjà sur le terrain pour surveiller un cessez-le-feu fragile instauré par le plan de l'émissaire Kofi Annan.En dépit de la trêve, 13 civils ont péri dans les violences vendredi selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), tandis...