L’ancien président Bakili Muluzi a de son côté appelé le gouvernement à annoncer publiquement le décès de son successeur, la population n’ayant toujours pas été informée. Il lui a également enjoint de respecter l’ordre constitutionnel.
Selon la Constitution, le pouvoir doit être transmis à la vice-présidente Joyce Banda, 61 ans, qui doit diriger le pays jusqu’aux prochaines élections, fixées en 2014. Elle serait alors la deuxième femme à diriger un pays africain, après la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf. Mais l’intéressée est devenue une opposante majeure depuis que Bingu wa Mutharika l’a exclue du parti gouvernemental en 2010, et ces frictions politiques expliqueraient le peu d’empressement de Lilongwe à annoncer la mort du président et le voyage de son corps en Afrique du Sud. En outre, l’éviction de Mme Banda – une ancienne alliée qui a depuis fondé son propre parti – avait été critiquée par de nombreux habitants des villes qui y ont vu une tentative de concentrer le pouvoir dans les mains du président et de sa famille.
Président depuis 2004, et très confortablement réélu en 2009, M. Mutharika était un économiste de formation ayant travaillé pour plusieurs organisations internationales, dont la Banque mondiale. Mais son pouvoir était de plus en plus contesté ces derniers mois, sur fond de pénuries chroniques, notamment de carburant et de devises étrangères. De nombreux opposants ont aussi critiqué une dérive autoritaire, de même que la plupart des donateurs étrangers qui ont coupé les vivres au pays, peuplé de 14 millions d’habitants.
(Source : agences)
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