Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Conflit

Possible prochaine levée des sanctions ouest-africaines contre le Mali

Le Nord plongé dans le chaos total ; des diplomates algériens, dont le consul, enlevés à Gao.

Les chefs d’état-major d’Afrique de l’Ouest étaient réunis hier à Abidjan pour étudier les modalités du déploiement au Mali de la « force d’attente » de la Cédéao.Sia Kambou/AFP

La levée des sanctions de l’Afrique de l’Ouest contre la junte au pouvoir depuis le 22 mars à Bamako pourrait intervenir prochainement. « Nous travaillons ensemble (avec la junte au pouvoir) pour créer les conditions de levée » des sanctions diplomatiques et économiques imposées depuis lundi par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), a déclaré le ministre burkinabé des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé, envoyé à Bamako du médiateur ouest-africain, le président Blaise Campaoré du Burkina Faso. « Je pense que ce sera pour très bientôt », a affirmé M. Bassolé, promettant de prochaines annonces « dans la bonne direction » du chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo. La Cédéao a également annoncé « la mise en place immédiate de la force d’attente » de l’organisation ouest-africaine, entre 2 000 et 3 000 hommes déjà en alerte. Les modalités du déploiement de cette force, dont on ignore encore si elle vise les putschistes, les rebelles touaregs au Nord, ou les deux, étaient en cours de discussion lors d’une réunion des chefs d’état-major ouest-africains à Abidjan.
En plus de l’embargo de la Cédéao, les putschistes se sont vu infliger des sanctions par l’Union africaine et les États-Unis. De nombreux pays et organisations ont également suspendu leur aide et leur coopération avec le Mali. Parallèlement, la « convention nationale », initialement prévue hier par les putschistes pour fixer les termes de leur transition, a été reportée sine die « compte tenu des difficultés d’organisation matérielle », selon la junte.
Le coup d’État a plongé le pays dans une situation chaotique : des rebelles touaregs et des groupes islamistes ont pris en fin de semaine dernière le contrôle des trois métropoles du Nord – Kidal, Gao et Tombouctou – sans rencontrer de résistance de la part d’une armée malienne sous-équipée, désorganisée et en déroute, coupant de fait le pays en deux. Les islamistes d’Ansar Dine, dirigés par le chef touareg Iyad Ag Ghaly, et des éléments d’el-Qaëda au Maghreb islamique (AQMI) ont, depuis lors, pris le dessus sur le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), qui a annoncé unilatéralement mercredi soir la fin de ses « opérations militaires ». Selon ce mouvement touareg laïc, le cessez-le-feu tient compte « de la libération complète de l’Azawad », région naturelle considérée comme le berceau des Touareg et dont il revendique l’indépendance, mais aussi « de la forte demande de la communauté internationale ». « En réalité, de ce que l’on sait, le MNLA ne commande rien actuellement » dans le Nord, « c’est Iyad (Ag Ghaly) qui est le plus fort et il est avec AQMI », a déclaré une source militaire malienne sous couvert d’anonymat.

Désastre humanitaire « majeur »
Un responsable de la communauté arabe du Nord-Mali a confirmé hier sur Radio France Internationale (RFI) le rôle-clé des jihadistes dans la région et la présence de deux des principaux chefs d’AQMI à Tombouctou, « actuellement, contrôlé par Ansar Dine et ses alliés d’el-Qaëda ». Cette prééminence des islamistes sur le terrain, voulant imposer la charia, inquiète la communauté internationale, en particulier l’ONU, les États-Unis et la France qui a obtenu mercredi le vote d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU. Tous ont appelé à un cessez-le-feu et condamné les violences rapportées dans le Nord, qui ont poussé des centaines de personnes à fuir les zones devenues inaccessibles à la presse et aux organisations internationales. De nombreux habitants ont fait état de saccages et pillages à Gao et Tombouctou. Selon des témoins, des centaines de civils ont quitté Tombouctou dans la nuit de mercredi à jeudi, essentiellement pour la Mauritanie et le Burkina Faso voisins. D’après la junte, les nouveaux maîtres du Nord ont commis « de graves violations des droits de l’homme », dont des viols, particulièrement à Gao.
À Gao précisément, le consulat d’Algérie a été occupé hier par des islamistes armés qui y ont hissé le drapeau salafiste noir et ont « arrêté des diplomates algériens », selon des témoins. Alger a confirmé qu’un groupe d’assaillants « non identifiés » ont emmené le consul et six de ses collaborateurs « vers une destination inconnue ».
Sur le plan humanitaire, le nord du Mali est « au bord d’un désastre majeur », a affirmé Amnesty International, alors que le Comité international de la Croix-Rouge indiquait que l’assistance doit reprendre au plus vite.
(Source : AFP)
La levée des sanctions de l’Afrique de l’Ouest contre la junte au pouvoir depuis le 22 mars à Bamako pourrait intervenir prochainement. « Nous travaillons ensemble (avec la junte au pouvoir) pour créer les conditions de levée » des sanctions diplomatiques et économiques imposées depuis lundi par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), a...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut