Manifestation, à Beyrouth, pour marquer le 1er anniversaire de la révolte syrienne

Des centaines de Libanais et de Syriens ont manifesté à Beyrouth samedi après-midi pour marquer le 1er anniversaire de la révolte en Syrie réprimée dans le sang par le régime du président Bachar el-Assad.

Des centaines de manifestants, parmi lesquels des parlementaires et d'anciens députés de l'opposition libanaise, des journalistes et des écrivains libanais et syriens, se sont rassemblés sur la place des Martyrs, dans le centre-ville, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Le coordinateur général du 14 Mars Farès Souaid a participé à la manifestation et exprimé sa solidarité avec le peuple syrien. "Notre solidarité avec le peuple syrien est un devoir moral et national", a affirmé M. Souaid à la chaîne télévisée Future News. "Le régime syrien qui réprime son peuple en Syrie a déjà réprimé dans le passé beaucoup de gens au Liban", a-t-il ajouté. M. Souaid a également déclaré que la manifestation était "pacifique et démocratique".

Les manifestants ont brandi des drapeaux syriens de l'indépendance, adoptés par les rebelles et les manifestants anti-régime.

Certains portaient des portraits de l'opposant kurde Mechaal Tamo, membre du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, tué en octobre, et du leader druze libanais Kamal Joumblatt, assassiné en 1977.

D'autres brandissaient des portraits du journaliste Mazen Darwich, directeur du Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression actuellement en détention en Syrie et dont la vie serait en danger des suites de tortures selon des organisations de défense des droits de l'Homme.

Les forces de l'ordre étaient présentes en masse pour éviter tout débordement, la crise syrienne étant un sujet qui divise et suscite des tensions au Liban.

Les activistes avaient lancé vendredi un appel à participer à cette manifestation en solidarité avec le peuple syrien. Dans un communiqué, ils avaient souligné que ce sit-in vise à soutenir les Syriens qui "subissent massacres et arrestations et dont les femmes et les enfants sont torturés".

Contacté par L'Orient-Le Jour, Nabil Halabi, président de l'Association libanaise pour la démocratie et les droits de l'Homme, avait indiqué qu'il s'agit d'un rassemblement pacifique organisé par la société civile en soutien au peuple syrien. "Il n'y aura pas de discours et le rassemblement n'est pas de nature politique", a-t-il précisé.

Le 4 Mars, des sympathisants du parti Baas, au pouvoir en Syrie, s'étaient rassemblés place des Martyrs, au centre-ville, à quelques mètres d'une autre manifestation organisée par un courant salafiste basé à Saïda.

Le Hezbollah, allié de Damas, et l'opposition, hostile au pouvoir baasiste, s'étaient abstenus de participer aux rassemblements.

Le gouvernement libanais a adopté depuis le début de la révolte une position consistant à "se dissocier" de la crise syrienne pour ne pas diviser encore plus le pays.

Une flambée de violences confessionnelles à Tripoli, dans le nord du Liban, début février, avait fait craindre un débordement de la crise syrienne au Liban.

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