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Lifestyle - BD

À 93 ans, le père de Bob Morane rêve toujours d’aventures

Ces derniers mois, Henri Vernes a délaissé Bob Morane pour écrire ses Mémoires. John Thys/AFP

« J’ai 93 ans. Et alors ? Je continue... » : Henri Vernes n’a pas l’intention de lâcher la plume avec laquelle il a créé Bob Morane, le héros qui a fait rêver des générations de jeunes depuis 60 ans. « Si on s’arrête, on est mort », affirme donc le sémillant Belge qui vit à Bruxelles au milieu des masques, statuettes et tableaux de Nouvelle-Guinée, d’Haïti ou d’Afrique centrale.
Henri Vernes, de son vrai nom Charles-Henri Dewisme, ne court plus le monde comme il l’a fait pendant des décennies. « Je me suis assagi, mais mon esprit vagabonde toujours », témoigne-t-il. Ces derniers mois, l’écrivain a toutefois délaissé Bob Morane pour écrire ses Mémoires (éditions Jourdan), dont la récente sortie a fait courir un vent de nostalgie à Bruxelles. Car Henri Vernes a vécu intensément le XXe siècle, tour à tour aventurier, espion pendant la Seconde Guerre mondiale, diamantaire, journaliste puis écrivain à succès, sans cesse entouré de femmes aimées, quittées et parfois retrouvées. « J’ai connu des moments difficiles, mais dans l’ensemble, je me suis bien amusé et j’ai toujours “couru la galipote”, c’est-à-dire la galipette. La mauvaise conduite fait bien vieillir ! » résume-t-il avec un sourire malicieux.
Pour le Belge, né à Tournai en 1918, l’aventure a réellement commencé à l’âge de 18 ans. En partance pour l’Amérique du Sud pour aller retrouver un ami, il fait la connaissance sur le port d’Anvers d’« une Chinoise fort accorte ». Sous le charme, il la suit jusqu’à Canton, qui « sentait le cadavre et l’opium ». Là, il découvre que « Madame Lou » tient un « bateau de fleurs », ou « maison de plaisirs flottante »...
De retour en Belgique, Henri Vernes tente de vivre de sa plume, mais l’heure de gloire débutera en 1953 lorsque la maison d’édition Marabout se lance dans le roman-feuilleton pour jeunes et lui fait confiance. Bob Morane est né : français, 33 ans, les yeux gris acier, costaud, polyglotte et justicier sans peur contre les pirates, les monstres de l’espace, la troublante Miss Ylang-Ylang ou son ennemi juré, l’Ombre jaune. « Le premier tome La vallée infernale s’est vendu comme des petits pains. Les suivants ont eu aussi un succès retentissant », se rappelle Henri Vernes. Suivront près de 200 romans, au rythme parfois d’un tout les deux mois, qui se vendront à environ 40 millions d’exemplaires au total.
Traduites en une dizaine de langues, dont le russe et le japonais, les aventures de Bob Morane ont été déclinées en BD, mais elles ne connaîtront jamais les honneurs du grand écran, contrairement à James Bond, autre héros de l’après-guerre. Célébré en 1982 par le groupe de rock Indochine dans le tube L’Aventurier, Bob Morane fêtera d’ailleurs ses 60 ans l’an prochain. Sa gloire s’est fanée, mais la série continue tant bien que mal, toujours sous le contrôle d’Henri Vernes.
             (Source : AFP)
« J’ai 93 ans. Et alors ? Je continue... » : Henri Vernes n’a pas l’intention de lâcher la plume avec laquelle il a créé Bob Morane, le héros qui a fait rêver des générations de jeunes depuis 60 ans. « Si on s’arrête, on est mort », affirme donc le sémillant Belge qui vit à Bruxelles au milieu des masques, statuettes et tableaux de Nouvelle-Guinée,...

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