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À La Une - France

Halal et casher au coeur de la campagne présidentielle française

Le Pen initie la polémique, Guéant enfonce le clou, Juppé se démarque, Fillon met son grain de sel...

Une boucherie Halal à Rungis, en banlieue parisienne. Lionel Bonanventure/AFP

Ces derniers jours, ce n'est ni sur les mesures nécessaires pour remettre la France debout, ni sur la politique étrangère de Paris, et encore moins sur l'avenir de la sécurité sociale et des retraites que la France politique en campagne pour la présidentielle s'écharpe.

 

A un mois du premier tour de la présidentielle, les candidats et leurs états-majors s'étripent sur le halal et le casher. 

 

La polémique sur la viande halal a été initiée par la candidate du Front national, Marine Le Pen, qui a affirmé, la semaine dernière, que "l'ensemble de la viande qui est distribuée en Ile-de-France, à l'insu du consommateur, est exclusivement de la viande halal".

 

Des propos qualifiés d'"histoire grotesque" par Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l'élection présidentielle. Mélenchon qui a souligné que "jusqu'en 1960, tout le bétail était abattu comme ça" et que Marine Le Pen "veut nous faire croire qu'on attrape l'islam par le manger !".

 

La polémique a, ensuite, été relancée par le ministre de l'Intérieur, souvent en verve sur les questions portant sur les Français d'origine étrangère ou les immigrés en France. Claude Guéant qui a lié la question du halal au droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales, estimant qu'ouvrir l'accès aux urnes aux étrangers pourrait conduire à ce que "des étrangers rendent obligatoire la nourriture halal".

 

"Nous ne voulons pas que des conseillers municipaux étrangers rendent obligatoire la présence de la nourriture halal dans les menus des cantines scolaires", a récidivé le ministre lors d'une réunion politique à Avignon deux jours plus tard.

 

Samedi, Nicolas Sarkozy en personne a plaidé à Bordeaux en faveur de "l'étiquetage de la viande en fonction de la méthode d'abattage". Deux jours plus tard, en déplacement dans l'Aisne, il est revenu sur le sujet devant la presse : "Un sondage disait il y a dix jours que le premier sujet de préoccupation des français, c'est cette question de la viande halal", a-t-il lancé, alors qu'il avait jugé le 21 février qu'il s'agissait d'une "polémique qui n'a pas lieu d'être".

 

Le même jour, le Premier ministre François Fillon est venu mettre son grain de sel sur la question, en élargissant le champ au casher. S'exprimant à titre personnel, M. Fillon a estimé que "les religions devaient réfléchir au maintien de traditions qui n'ont plus grand chose à voir avec l'état aujourd'hui de la science, l'état de la technologie, les problèmes de santé".

 

"On est dans un pays moderne, il y a des traditions qui sont des traditions ancestrales, qui ne correspondent plus à grand-chose alors qu'elles correspondaient dans le passé à des problèmes d'hygiène", a enchaîné M. Fillon. "On pourrait y réfléchir", a-t-il ajouté, précisant toutefois que ce n'était "pas le jour et pas le moment d'engager ce débat".

 

Sur Europe 1, M. Fillon a également défendu la position du président-candidat et réfuté toute stigmatisation des musulmans et juifs de France : "On ne peut demander à la fois la traçabilité de tous les produits et ne pas souhaiter que les Français sachent ce qu'ils mangent".

 

Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, s'est pour sa part démarqué de cette question. "J'ai déjà dit que le +choc des civilisations+ n'était pas ma tasse de thé. Je pense que le problème de la viande halal est un faux problème en réalité, qu'il y a d'autres vraies questions qu'il faut se poser", a déclaré le maire de Bordeaux.

 

A l'UMP, la secrétaire nationale Salima Saa, étoile montante du parti majoritaire, s'est déclarée "attristée de voir s'étaler des jugements négatifs et dévalorisants sur les musulmans de France".

 

Benoît Hamon, porte-parole du Parti socialiste, a, de son côté, jugé lundi "insupportable" la stigmatisation dont sont victimes les musulmans, déplorant que Nicolas Sarkozy "agite" la prétendue "menace de l'islam sur la société française".

 

Les déclarations de M. Fillon ont suscité le mécontentement du président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier, dont l'organisation entretient de bonnes relations avec Nicolas Sarkozy. "J'ai été choqué de l'entendre s'exprimer ainsi", "la déclaration de François Fillon est stupéfiante", a déclaré à l'AFP Richard Prasquier. "Même s'il dit que c'est à titre personnel qu'il s'exprime, quand on est Premier ministre, on a une parole officielle. Nous sommes dans un pays de séparation de l'Eglise et de l'Etat", a rappelé M. Prasquier.

 

Quant au Conseil français du Culte musulman (CFCM), il "ne comprend pas et n'accepte pas que l'islam et les musulmans servent de boucs émissaires dans cette campagne", a déclaré à l'AFP son président.

Ces derniers jours, ce n'est ni sur les mesures nécessaires pour remettre la France debout, ni sur la politique étrangère de Paris, et encore moins sur l'avenir de la sécurité sociale et des retraites que la France politique en campagne pour la présidentielle s'écharpe.
 
A un mois du premier tour de la présidentielle, les candidats et leurs états-majors s'étripent sur...

commentaires (2)

Marine meriterait non seulement de se presenter, mais aussi de l'emporter, elle est avec Melanchon, pour ceux qui serait anti droite, celle qui represente le mieux les interets des francais et de la France. Le pouvoir devrai migrer des mains de detenteurs illicites vers celles des vrais francais qu'elle represente. Je ne crois pas a sa diabolisation, elle est laique et democratique et tous les subterfuges de halal/casher cachent mal la volonte des illicites de faire des musulmans francais des boucliers ou chair a canon pour la protection d'une certaine politique detestable.

Jaber Kamel

07 h 00, le 07 mars 2012

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Commentaires (2)

  • Marine meriterait non seulement de se presenter, mais aussi de l'emporter, elle est avec Melanchon, pour ceux qui serait anti droite, celle qui represente le mieux les interets des francais et de la France. Le pouvoir devrai migrer des mains de detenteurs illicites vers celles des vrais francais qu'elle represente. Je ne crois pas a sa diabolisation, elle est laique et democratique et tous les subterfuges de halal/casher cachent mal la volonte des illicites de faire des musulmans francais des boucliers ou chair a canon pour la protection d'une certaine politique detestable.

    Jaber Kamel

    07 h 00, le 07 mars 2012

  • - - Marine a donné le la à la campagne présidentielle avec la viande Halal , tout tourne autour d'elle , de ses 500 signatures ! des " vrais " sondages non publiés .. ! Il paraît qu'elle serait en tête du premier tour .. évidement vous n'êtes pas obligé de me croire .

    JABBOUR André

    14 h 43, le 06 mars 2012

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