Les talibans revendiquent la mort des conseillers américains à Kaboul

Les talibans ont revendiqué samedi la mort des conseillers américains au ministère de l'intérieur à Kaboul, qu'ils justifient par l'incinération de Corans dans une base militaire américaine mardi.

A 16H30 (12H00 GMT), "un héros" nommé Abdul Rahman a tué "quatre conseillers américains dans le ministère de l'intérieur (...) en réaction au manque de respect des envahisseurs pour les objets sacrés de l'islam, particulièrement dans le dernier cas de l'incinération de Corans dans la base de Bagram", au nord de Kaboul.

Des sources gouvernementales et de l'Otan affirment que deux membres de l'Isaf, la force de l'Otan en Afghanistan, sont morts dans l'attaque.

D'après le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Sediq Sediqqi, interviewé par la chaîne d'information afghane Tolo news, les "deux" victimes, "tuées par balle", ont été retrouvées "dans leur bureau", "par terre (...) par d'autres collègues internationaux".
"Nous enquêtons pour savoir qui est responsable de leur mort", a-t-il poursuivi.

D'après le communiqué des talibans, Abdul Rahman, "un moudjahid", "résiste encore" dans le ministère de l'Intérieur.
Dans la nuit de lundi à mardi, des exemplaires du Coran, confisqués à des détenus de la prison de la base américaine de Bagram, à 60 kilomètres au nord-est de Kaboul, ont été incinérés parce que, selon des responsables à Washington, ils servaient à faire passer des messages entre prisonniers.
Des manifestations anti-américaines, parfois très violentes, agitent depuis lors tout l'Afghanistan.

Quelque cinq personnes sont mortes aujourd'hui et 66 ont été blessées, dont 11 policiers, lors de l'attaque, avortée, d'un complexe de l'ONU dans la province de Kunduz (nord), un nouveau bilan donné de source médicale. Au total, 29 personnes sont mortes et plus d'une centaine ont été blessées depuis cinq jours dans ces émeutes.