Rechercher
Rechercher

Santé - Scandale

Prothèses mammaires défectueuses : le monde de l’esthétique met l’accent sur la sécurité et l’information

Le quatorzième congrès européen de l’esthétique chirurgicale et médicale Imcas a aménagé son programme pour répondre à la « crise PIP ».

Plus de 300 000 femmes dans le monde sont concernées par les prothèses frauduleuses de la société française Poly implant prothèse. Marcos Brindicci/Reuters

« Plus jamais ça ! » Secoué par le scandale des prothèses mammaires frelatées de la société française Poly implant orothèse (PIP), le monde de l’esthétique, réuni en congrès à Paris, met l’accent sur l’information aux patientes et les procédures de sécurité.
« Il y aura un avant et un après PIP, affirme le Dr Olivier Gerbault, chirurgien plasticien à Vincennes, près de Paris. Les patientes inquiètes nous appellent depuis décembre. » Du coup, le quatorzième congrès européen de l’esthétique chirurgicale et médicale Imcas, qui a réuni 4 000 praticiens de 43 pays, a aménagé son programme pour répondre à la « crise PIP ». Les organisateurs se défendent d’avoir opéré un changement de cap radical. « On n’a pas attendu l’affaire PIP pour parler de vigilance », assure ainsi le directeur scientifique du congrès, le Dr Benjamin Ascher, lui-même chirurgien plasticien.
Mais cette année, « nous parlons, avec une sensibilité accrue, de sécurité opératoire ou de matériovigilance », reconnaît-il. La « matériovigilance », c’est-à-dire le suivi de problèmes postopératoires pour des implants par exemple, constitue un des problèmes soulevés par l’affaire PIP.
Les chirurgiens ont apparemment tardé ou rechigné à notifier les ruptures à répétition de ces prothèses avant que les autorités sanitaires ne découvrent, en mars 2010, qu’elles étaient remplies d’un gel de silicone illégal, irritant pour les tissus.
Une des sessions du congrès a été consacrée aux « aspects cliniques » qu’implique le retrait des implants PIP. « Que faire quand la prothèse est rompue, quand il y a des ganglions ou que la patiente est enceinte ? » s’interroge le Dr Gerbault. « L’aspect légal pour les chirurgiens qui vont intervenir pour changer les prothèses » sera également abordé.
Venu de São Paulo pour ce congrès, le Dr Raul Gonzalez est un spécialiste brésilien des « implants gluteaux » utilisés pour arrondir les fesses. Mais il suivra avec intérêt les séances consacrées aux PIP. PIP, qui exportait 84 % de sa production, a vendu 30 000 prothèses au Brésil, selon ce dernier. Dans ce pays l’affaire a pris l’allure d’un « scandale » avec 15 à 20 000 femmes porteuses. « Je reçois au moins dix e-mails par jour de patientes pour savoir ce qu’elles doivent faire, témoigne-t-il. C’est la première fois que nous faisons face à un problème de cette ampleur. »
Le scandale PIP a aussi eu pour conséquence de décupler l’intérêt des médias pour le congrès avec un doublement du nombre de journalistes accrédités, selon le service de presse de l’Imcas.

Marché prospère
Malgré le scandale des prothèses PIP, le dynamisme du marché mondial de la chirurgie esthétique sera à peine écorné, selon une étude présentée dans le cadre du quatorzième congrès européen de l’esthétique chirurgicale et médicale Imcas. Le secteur global de « l’esthétique médicale et chirurgicale » qui regroupe aussi bien implants mammaires, lipoaspirations qu’injections antirides ou épilations laser a affiché en 2011 une croissance de 10,1 % pour un chiffre d’affaires mondial situé entre 3,2 et 3,8 milliards d’euros.
Des chiffres dont ne peut pas se targuer Jean-Claude Mas, le fondateur de la société PIP qui fabriquait des prothèses portées par des centaines de milliers de femmes dans le monde, arrêté et inculpé vendredi pour « blessures involontaires ».
La croissance sera encore plus forte en 2012, avec une prévision de +11,2 %, ce qui « démontre le dynamisme du secteur », note l’étude.
« On pense que l’affaire PIP aura un effet limité dans le temps (...). Il y aura un effet sûrement négatif, mais de quelques mois et localisé », estime Laurent Brones, l’un des auteurs de l’étude. PIP était un « petit producteur » qui exportait en Europe et Amérique latine,mais qui ne vendait pas sur des marchés importants comme les États-Unis ou l’Asie, plaide-t-il.
Sur les 20 millions de femmes porteuses d’implants mammaires dans le monde, la marque PIP représenterait une part de 1,5 % avec 300 000 femmes porteuses, selon M. Brones.
« En France, on ne peut pas dire qu’il y a stagnation du marché des prothèses mammaires ni avant ni pendant l’affaire PIP, il y a en revanche plus de perplexité », juge de son côté le Dr Ascher.
L’étude note également le succès grandissant des « thérapies non invasives » comme la chirurgie au laser et une « tendance au naturel pour restituer une beauté non stéréotypée ».
                  (Source : AFP)
« Plus jamais ça ! » Secoué par le scandale des prothèses mammaires frelatées de la société française Poly implant orothèse (PIP), le monde de l’esthétique, réuni en congrès à Paris, met l’accent sur l’information aux patientes et les procédures de sécurité.« Il y aura un avant et un après PIP, affirme le Dr Olivier Gerbault, chirurgien plasticien à...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut