Bahreïn: grève de la faim de détenus contre la répression des manifestations

Des détenus et des militants bahreïnis condamnés pour avoir pris part à des manifestations anti-gouvernementales en 2010 entament dimanche soir une grève de la faim pour protester contre la répression de la contestation, a annoncé un groupe de défense des droits de l'Homme.

"Ce soir, ils (les prisonniers) prendront un dernier repas" avant d'entamer leur grève de la faim, a déclaré à l'AFP le chef de l'Association des jeunes bahreïnis pour les droits de l'Homme, Mohammed al-Maskati.
Selon son association, 14 militants des droits de l'Homme et chefs de l'opposition ont annoncé depuis leur prison qu'ils entamaient une grève de la faim ouverte "en solidarité avec les manifestations pro-démocratie et pour protester contre leur brutale répression". Parmi ces 14 prisonniers, figurent plusieurs chefs de l'opposition, condamnés en 2010 pour avoir, selon la justice, participé à un "complot ayant visé à renverser la dynastie sunnite des Al-Khalifa", après la répression à la mi-mars d'un mois d'un mouvement de contestation réclamant une monarchie constitutionnelle.

Les heurts entre des chiites, majoritaires à Bahreïn, et les forces de sécurité se sont intensifiés récemment, à l'approche du premier anniversaire du déclenchement de la contestation, le 14 février.

Le ministre de l'Intérieur, cheikh Rached Ben Abdallah Al-Khalifa, a dénoncé dimanche "un regain de violence et des attaques contre les agents de sécurité" et appelé à un durcissement du code pénal pour que les "auteurs et instigateurs" de ces attaques soient condamnés à des peines de prison allant jusqu'à 15 ans.
Lors de heurts jeudi, 41 policiers ont été blessés selon le ministère de l'Intérieur alors que l'opposition faisait état de la mort d'un manifestant et de plusieurs blessés.
En novembre, une commission d'enquête indépendante a dénoncé un "usage excessif et injustifié de la force" de la part des autorités contre les manifestants, faisant état de 35 morts durant la répression à la mi-mars d'un mois de contestation.