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Culture - Musique

Washington, capitale de la politique et des stradivarius

« Les sanglots longs des violons de l’automne... » sont, à Washington, l’écho d’une collection unique de stradivarius.

Au repos à la Librairie du Congrès.

Tout récemment, l’auditorium de la Librairie du Congrès a accueilli le «Borromeo String Quartet» qui a donné un concert commémorant le décès (le 18 décembre 1737, à l’âge de 93 ans) d’Antonio Stradivari. Un concert pas du tout comme les autres, car les musiciens ont joué avec des instruments portant la griffe du célèbre luthier et appartenant aujourd’hui à la Librairie du Congrès. La semaine prochaine, ce sera au tour du «Axelrod String Quartet» de faire résonner d’autres stradivarius (propriété cette fois du Smithsonian Institution) au National Museum of American History.
Que de stradivarius, que de stradivarius à Washington, pourrait-on dire!
Et ce n’est pas là une simple exclamation. Il s’avère que, parallèlement au «Game of Nations», la capitale fédérale donne de la voix aux «sanglots longs...» de ces rares et précieux instruments du passé au lieu d’en faire des objets de musée, prudemment mis sous-verre.
À Washington, tout a commencé par l’engouement pour la musique de chambre, en 1924, d’une riche héritière de Chicago, doublée d’une pianiste talentueuse, Elizabeth Sprague Coolidge (rien à voir avec le président US du même nom). Elle avait proposé de doter la Librairie du Congrès d’un auditorium. Les membres du Congrès en ont discuté durant trois mois avant de ratifier ce projet et ont mis cinq semaines pour accepter le montant de ce don, jamais encore égalé. En 1925, l’inauguration de l’auditorium avait été marquée par une série de cinq concerts.

600 stradivarius dans le monde
A suivi une cascade de donations d’instruments historiques, toujours par des grandes fortunes du pays. En 1935, Germaine Clarke Whittall, une autre richissime mélomane, cède à la librairie trois violons stradivarius, une viole et un violoncelle. Y ajoutant des manuscrits de Haydn, Mozart, Beethoven, Brahms et Schoenberg. Deux ans plus tard, la veuve du millionnaire Robert Somers Brookings (fondateur du premier «Think Tank», portant toujours son nom) enrichit la collection d’un Amati. Puis, après la Seconde Guerre mondiale, on verra arriver à Washington cinq violons stradivarius qui, plus est, avaient appartenu à Paganini. Anna, l’épouse du philanthrope William Andrex Clark (qui les avait acquis pour la somme de 250 000 dollars), les a offerts en 1964 à la Corcoran Gallery of Art. À la condition de les garder ensemble et de permettre à des musiciens d’en jouer.
Le Smithsonian Institution, pour sa part, a eu son lot de stradivarius. Le dernier en date lui avait été présenté par un amoureux de la musique, Herbert Axelrod, qui l’avait acheté en 1970.
Selon les experts, ici, il n’existe plus dans le monde que 600 violons stradivarius, dont treize sont ornés de fleur, de cupidons et d’animaux mythologiques. Herbert Axelrod a pu en avoir trois.
Avec ses onze stradivarius se trouvant dans divers musées, Washington aurait «par tête», toujours selon des connaisseurs, le plus grand nombre de ces illustres instruments. Quant à leur coût, il est inestimable lorsque l’on sait qu’au cours d’une vente aux enchères, un spécimen baptisé « lady Blunt » (du nom de l’une des petites-filles de lord Byron) a été adjugé pour 15,9 millions de dollars. Son acquéreur est présumé asiatique ou russe.
Tout récemment, l’auditorium de la Librairie du Congrès a accueilli le «Borromeo String Quartet» qui a donné un concert commémorant le décès (le 18 décembre 1737, à l’âge de 93 ans) d’Antonio Stradivari. Un concert pas du tout comme les autres, car les musiciens ont joué avec des instruments portant la griffe du célèbre luthier et appartenant aujourd’hui à la...

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