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Économie - Crise de la dette

L’Europe tente de dresser un pare-feu solide avec l’aide du FMI

La BCE a de nouveau prévenu la zone euro qu’elle ne devait pas trop se reposer sur elle.
Les ministres des Finances européens se sont réunis hier en vue de bâtir un pare-feu plus solide face à la crise de la dette, via un renflouement du FMI, au moment où la BCE a de nouveau prévenu la zone euro qu’elle ne devait pas trop se reposer sur elle. Une réunion téléphonique des grands argentiers des 17 pays de l’Union monétaire, mais aussi des autres États membres de l’UE, a ainsi eu lieu hier en fin d’après-midi.
Lors du sommet des 8 et 9 décembre, les dirigeants européens s’étaient donné 10 jours, soit jusqu’à ce lundi, pour décider de la répartition de contributions sous forme de prêts bilatéraux au Fonds monétaire international, pour qu’à son tour l’institution de Washington vienne en aide aux pays en difficulté de l’Union monétaire. Plusieurs États européens, y compris hors de la zone euro, ont déjà donné leur accord de principe à leur participation, mais peu ont avancé de chiffres. La Grande-Bretagne a indiqué qu’elle ne participerait pas.
Le rôle du FMI « est tout l’objectif de la réunion », avait déclaré la ministre française du Budget, Valérie Pécresse, expliquant que « seul le FMI a la compétence pour mettre en place des plans de redressement des finances publiques et contrôler ces plans de redressement », ce que la Banque centrale européenne n’aurait pas les moyens de faire.
Alors que l’institut monétaire reste sous pression pour faire davantage en vue de circonscrire la crise de la dette, son président Mario Draghi a averti que la BCE ne pouvait pas servir de pompier miracle, dans un long entretien publié par le Financial Times. Pour lui, « l’important est de rétablir la confiance des gens, des citoyens comme des investisseurs, dans notre continent ». Or, « nous n’y arriverons pas en détruisant la crédibilité de la BCE », autrement dit en lui demandant de prêter de l’argent aux gouvernements en difficulté, via des achats très massifs d’obligations d’État sur les marchés. Il a en outre rappelé, lors d’une audition devant la commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen à Bruxelles lundi après-midi, que le financement des États par la BCE était « interdit », en réponse aux appels répétés lancés à l’institut monétaire pour qu’il soutienne plus activement les pays fragiles de l’Union monétaire via des achats massifs d’obligations sur les marchés.
M. Draghi plaide plutôt pour le renforcement du pare-feu financier mis en place par les gouvernements européens, dont il a souhaité que les ressources soient augmentées.
Les dirigeants européens doivent se prononcer lors de leur sommet prévu début mars sur un possible relèvement du plafond de ressources du Mécanisme européen de stabilité (MES), le dispositif appelé à entrer en vigueur mi-2012 et à remplacer définitivement un an plus tard l’actuel Fonds de sauvetage temporaire de la zone euro (FESF). Le MES, qui devrait atteindre progressivement une capacité de prêt de 500 milliards d’euros et être doté à cet effet d’un capital de départ de 80 milliards d’euros, figurait aussi à l’ordre du jour de la réunion téléphonique de lundi entre les ministres des Finances.
Le président de l’Eurogroupe, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a plaidé la semaine dernière pour que ce capital soit versé en une seule fois afin d’« éviter de donner une mauvaise impression aux marchés ». « Ce qui est clair, c’est que plus le MES a du capital, et plus il l’a rapidement, plus il gagnera la confiance des marchés », a reconnu hier le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, avant que son porte-parole ne rectifie le tir en jugeant « très improbable » un versement unique.
Il ne s’agit pas du seul point de désaccord concernant le fonctionnement du MES. La proposition visant à prendre à l’avenir les décisions à une majorité qualifiée de 85 % pour en augmenter l’efficacité mécontente plusieurs petits pays, qui redoutent d’être marginalisés. La Finlande a même jugé qu’un tel mode de fonctionnement serait « inconstitutionnel ».

(Source : AFP)
Les ministres des Finances européens se sont réunis hier en vue de bâtir un pare-feu plus solide face à la crise de la dette, via un renflouement du FMI, au moment où la BCE a de nouveau prévenu la zone euro qu’elle ne devait pas trop se reposer sur elle. Une réunion téléphonique des grands argentiers des 17 pays de l’Union monétaire, mais aussi des autres États membres de l’UE,...

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