Une fois le trio bien rodé, il sera rejoint sur scène par un couple de danseurs. Jorge Juanatey et Claudia Marciano vont se caresser des yeux et se frôler d’un bout à l’autre de la scène. Ils s’attirent et se repoussent. Ses talons claquent. Ses costumes ne prennent pas un pli. L’expression «fuis-la elle te suit, suis-la elle te fuit» prend tout son sens dans chaque pas de cette danse. Elle se laisse tomber dans ses bras puis nous fait tourner la tête avec chaque tourbillon de robe. Quand ils quittent la scène, c’est la voix d’Eduardo Pulis qui remplit la salle. Une voix chaude, rocailleuse par moments et si pure dans les fins de phrase. Même si, pour beaucoup, la langue qu’il chantait était inconnue, on pouvait déceler la joie ou la tristesse dans ses notes. Quelques énergumènes assis au bar du fond discutent. Quelques mélomanes assis pas plus loin distribuent des «shut» à qui veut bien les prendre. L’accordéon couvre le tout pour ne laisser place qu’à ce continent de richesses musicales.
Le tango vous remplit les oreilles, même une fois les lieux quittés. Des images en tête de ces musiciens qui respirent la passion et la caressent du bout des doigts. Vous voudrez, l’espace d’un instant, être argentin. Mais comme la procédure est longue, vous vous promettez de prendre des cours de danse de salon avec votre conjoint dès l’année prochaine. Promis.
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