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Culture - Initiative

« Résidences croisées » entre Paris et Beyrouth

Quatre auteurs, en résidences simultanées ou se chevauchant, deux Beyrouthins à Paris et vice versa, dans une initiative signée Assabil, Kitabat, le Tarmac et le théâtre du Rond-Point, avec le soutien de la Région Île-de-France et la municipalité de Beyrouth.

Dominique Bertail, illustrateur inspiré de voyages.

C’est dans le but d’encourager le partage, la rencontre, la confrontation des idées et des cultures, le dialogue interculturel, l’ouverture d’esprit et la promotion de la diversité culturelle, que les quatre partenaires (l’association Assabil, les amis des bibliothèques publiques, l’Association Kitabat, pour le développement des ateliers d’écriture, le Tarmac et le théâtre du Rond-Point) ont joint leurs efforts pour la mise en place de l’opération «Résidences croisées», dans le cadre du programme «Lire et écrire dans les espaces publics», cofinancé par la Région Île-de-France et la municipalité de Beyrouth.
Du pays du Cèdre, les élus sont : Valérie Cachard et Mazen Kerbage. De celui de Molière: Sonia Ristic et Dominique Bertail.
Valérie Cachard, dramaturge libanaise, se trouve en résidence au Tarmac depuis octobre et jusqu’à fin janvier 2012. Mazen Kerbaje a achevé la sienne au théâtre du Rond-Point en octobre dernier. Sonia Ristic, auteure dramaturge serbe et croate, conclut sa résidence à Beyrouth, qui aura duré près de quatre mois. Quant à Dominique Bertail, illustrateur de bandes dessinées, il apprivoise actuellement les ruelles beyrouthines.
Originaire d’ex-Yougoslavie, Sonia Ristic a passé son enfance en Afrique, avant de s’installer en France. Comédienne et metteur en scène, elle a écrit de nombreuses nouvelles, des pièces de théâtre et un roman.
Élevée dans un esprit francophile, elle a connu des Libanais en Afrique, a vécu la guerre fratricide à Belgrade et elle se sent toujours «exilée». C’est donc un environnement quelque peu familier qu’elle a découvert dans la capitale libanaise. «J’ai retrouvé Beyrouth comme j’avais retrouvé Belgrade après dix-sept ans d’absence. Avec la même gourmandise de la découverte, le même sentiment amoureux qui n’avait pas terni, la même sensation que tout ce qui m’entoure, je le vois pour la première fois et pourtant, depuis toujours, je le porte en moi. Il m’est impossible de quitter Beyrouth comme il m’a été impossible de quitter Belgrade. Je vais partir, bien sûr, mais je resterai à Beyrouth, comme je suis restée à Belgrade.»
D’une plume ciselée, franche, brute et efficace, elle relate ainsi sur son blog son séjour dans des chroniques qui vont droit au cœur.
Parmi les ateliers qu’elle a animés, dans le cadre de cette résidence, les ateliers de philo avec des enfants issus de trois écoles très différentes: l’International College, l’école de Salma el-Sayegh et celle de Ras el-Ayn, de Sabra. «Organiser des débats philosophiques sur des thèmes choisis en accord avec les classes et les enseignants, recueillir la parole des enfants et écrire à partir de là une petite forme théâtrale qu’on a mis sur scène ensemble, et réunir, en fin de parcours, les trois groupes d’enfants pour un spectacle commun, présenté avec beaucoup de succès au théâtre Monnot il y a quelques jours. Je me suis inspirée d’un projet similaire auquel j’ai participé l’année passée en Guadeloupe, lors d’une résidence avec ETC Caraïbes.»
Sonia Ristic est affiliée au Tarmac, une structure théâtrale unique en France, dédiée uniquement à la création contemporaine francophone non hexagonale. Établi récemment dans le XXe arrondissement de Paris, le théâtre accueille des artistes venus du Liban, de la Roumanie, du Laos, de Haïti, des continents américain ou africain, «ils y habitent, écrivent, répètent, jouent, dansent, créent.» L’auteure dramaturge envisage un projet d’écriture inspiré de son séjour, mais dit avoir besoin de recul, de laisser les idées décanter avant de les déverser sur papier. À suivre, donc, de très près.

La bande dessinée flirte avec le thriller
Au mot «bédéiste», il grince un peu des dents. Dominique Bertail ajoute, avec le sourire: «On dirait que ce mot est voisin de bébé.» Et de poursuivre: «Je ne suis pas puriste. Le métier d’illustrateur apporte une liberté rarissime en France. On n’est pas obligé d’avoir l’air intelligent. Ni d’être rangé ou catalogué.»
C’est donc avec cet esprit de liberté absolue que Dominique Bertail s’éclate dans ses illustrations. « J’ai toujours eu envie de faire de la BD. J’ai étudié aux Beaux-Arts d’Angoulême et j’ai eu la chance de faire de mon projet de fin d’études ma première BD, L’enfer des Pelgram (1998). Mon prof. Thierry Smolderen en a réalisé le scénario. Nous somme restés amis, et nous avons conçu et concevons toujours ensemble la série des Ghost Money (éditions Dargaud). Un thriller d’anticipation, qui mêle deux héroïnes, l’une londonienne jet-setteuse et l’autre, émiratie non moins richissime, a des plans terroristes, des crises géopolitiques, ainsi que du fanatisme et des barbouzes de tous poils.» «Ghost Money est plus proche d’un thriller à la John Le Carré que d’une BD, commente l’artiste. L’idée nous est venue après le 11 septembre en “contre-réaction” à la façon dont les Américains ont réagi.» Les héroïnes de la BD voyagent beaucoup. Bertail les suit avec bonheur dans leurs pérégrinations. Qui les mèneront, gageons-le, à Beyrouth. Pour le moment, l’illustrateur signera ses albums aujourd’hui et demain, à la librairie Stephan, Achrafieh, à partir de 16h.
C’est dans le but d’encourager le partage, la rencontre, la confrontation des idées et des cultures, le dialogue interculturel, l’ouverture d’esprit et la promotion de la diversité culturelle, que les quatre partenaires (l’association Assabil, les amis des bibliothèques publiques, l’Association Kitabat, pour le développement des ateliers d’écriture, le Tarmac et le...

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