Les Etats-Unis semblent engagés dans des relations si conflictuelles avec l'Iran qu'elles pourraient mener à une guerre aux conséquences "désastreuses", a averti Zbignew Brzezinski, qui fut conseiller du président Jimmy Carter.
"Nous croyons que nous pourrons éviter la guerre en recourant à des mesures de contrainte" telles que les sanctions pour forcer l'Iran à renoncer à son programme d'armement nucléaire, a observé mardi soir l'ancien conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, devant l'Atlantic Council, un cercle de réflexion, à Washington. Mais, a-t-il ajouté, "plus vous utiliserez la contrainte et plus, si elle ne marche pas, grandira le risque d'entrer en guerre. Ce qui réduit de manière dramatique notre marge de manoeuvre".
M. Brzezinski s'est dit préoccupé de l'escalade "rhétorique" entre les deux pays. "Beaucoup de petites décisions sont prises qui diminuent notre liberté d'action à l'avenir", a-t-il insisté. "Si nous entrons en conflit ouvert avec l'Iran, sous quelque forme que ce soit, les conséquences pour nous en seront désastreuses, désastreuses de manière massive et à l'échelle globale", a-t-il lancé.
M. Brzezinski était en fonction à la Maison Blanche en 1979 quand le chah d'Iran, un allié des Etats-Unis, a été balayé par la révolution islamique.
Ces derniers jours, l’opposition irano-américaine se joue autour d’un drone américain d'observation furtif RQ-170 Sentinel, dont l’Iran s’est emparé le 4 décembre dernier alors qu'il se trouvait à 250 km à l'intérieur de l'espace aérien iranien. L'Iran a présenté la semaine dernière des images de l'appareil, dont ses forces armées ont affirmé avoir pris le contrôle pour le faire atterrir sans dommages majeurs en territoire iranien. Selon la presse américaine, le drone venant d'Afghanistan était en mission d'observation des sites nucléaires iraniens pour le compte de la CIA.
Hier, le président de la commission du renseignement de la Chambre des représentants, Mike Roger, a affirmé que le drone américain capturé en Iran avait dû écourter sa mission en raison d'un "problème technique" et qu’il n'avait en aucun cas été piraté par les Iraniens.
Un important parlementaire iranien, cité lundi par la télévision d'Etat, a assuré que l'Iran était en train d'analyser cet appareil d'observation à haute altitude ultra-secret et sophistiqué, et avait l'intention ensuite de le copier pour en équiper ses propres forces.
Le président Obama a indiqué lundi que Washington avait "demandé la restitution" du drone. Mais le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a répondu en ironisant mardi sur cette demande, estimant qu'Obama avait "oublié" de préciser que cet appareil était en mission d'espionnage.
Un haut responsable des Gardiens de la révolution, cité mercredi par l'agence semi-officielle Mehr, a a par ailleurs indiqué que l'Iran pourrait déplacer ses activités d'enrichissement d'uranium. « Si les conditions le demandent, nous déplacerons nos centres d'enrichissement d'uranium vers des endroits plus sûrs", a dit le général Gholamreza Jalali à Mehr.
L'Institut pour la science et la sécurité internationale (Isis) a dévoilé la semaine dernière des images satellite de l'usine de conversion d'uranium d'Ispahan, montrant que des bâtiments situés à proximité avaient été rasés et qu'une structure souterraine était en cours de construction. Le mois dernier, une mystérieuse explosion a été entendue à Ispahan et des informations contradictoires ont circulé à propos de cet incident.
"Nous croyons que nous pourrons éviter la guerre en recourant à des mesures de contrainte" telles que les sanctions pour forcer l'Iran à renoncer à son...
commentaires (13)
Kamel, je te donne raison sur les complexes des deux parties. Tous, nous devons nous débarrasser de nos complexes, si nous voulons discuter avec l'autre et essayer, je dis seulement essayer, de le convaincre. Le fanatisme appelle le fanatisme, le complexe le complexe, et ainsi de suite. Espérons que chacun de nous pense, analyse et puis réacte. Entretemps prions que tout ait une bonne FIN. Anastase Tsiris
Anastase Tsiris
12 h 02, le 15 décembre 2011