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Culture - Musique

Wissam Boustany, le souffle d’un monde invisible

Au cours d’un récital unique à l’Assembly Hall, le flûtiste libanais Wissam Boustany, accompagné du pianiste Aleksander Szram, a su reproduire le monde invisible des non-voyants, mais aussi celui qui est l’intérieur de nous tous.

Le flûtiste Wissam Boustany et le pianiste Aleksander Szram. Photo Ibrahim Tawil

La flûte l’habite comme lui habite cet instrument à vent. Wissam Boustany, artiste engagé, chantre de la paix et de la voix libre, se sert de sa flûte pour fustiger l’injustice, le militarisme et l’oppression.
Dans ce récital qui aura duré plus d’une heure et demie et accompagné d’Aleksander Szram au piano, il a pu reproduire à la fois ce monde invisible qui est en nous et rendre hommage aux non-voyants, « non par pitié, dira-t-il, mais parce que j’ai besoin d’eux pour être à l’écoute des infimes sons que nous n’entendons pas tous les jours ».
C’est la composition This Invisible World de Carl Wit qui l’inspira et l’incita à composer lui-même. « Après cinquante ans, durant lesquels je n’ai été qu’interprète, je me suis mis à la composition, poursuit-il s’adressant à l’audience, et j’ai réalisé que j’aurais pu le faire plus tôt. »
Au programme de ce récital, Après un rêve de Houtaf Khoury (une magnifique sonate aux allures de requiem), Ce monde invisible de Carl Wite, deux autres sonates, l’une de Mel Bonis et l’autre de Josef Jongen, ainsi qu’une composition personnelle, And the Wind Whispered, toutes compilées dans un double album déjà dans les bacs.
Il y a comme un cordon ombilical qui relie ces deux artistes. Quand l’un souffle, l’autre caresse ou tape les touches de son piano et parfois en pince le ventre pour y dégager des sons plus sourds. Une entente tacite qui finit par créer une atmosphère théâtrale. En effet, en soufflant dans son instrument à vent, Boustany semble parler à son audience. Il se lamente, crie, mais dit aussi des mots d’amour. Pour lui, ce vent dont il interprète le sifflement n’a pas de frontières. Il traverse les limites d’un pays sans passeport aucun. Il rugit, sifflote, mais scande toujours le rythme des hommes. Tous les hommes. Il est à la fois leur pouls et leur voix.
« La musique classique n’a pas de mode, elle est éternelle, dit-il, mais j’aimerais souvent lui faire serrer la main à la musique moderne. » C’est à travers ce dernier morceau, See you in half an hour, en quatre mouvements, que toutes les musiques contenues dans le souffle de Wissam Boustany seront en parfait accord. Il suffisait de fermer les yeux rien qu’un instant pour les entendre résonner en nous.
La flûte l’habite comme lui habite cet instrument à vent. Wissam Boustany, artiste engagé, chantre de la paix et de la voix libre, se sert de sa flûte pour fustiger l’injustice, le militarisme et l’oppression. Dans ce récital qui aura duré plus d’une heure et demie et accompagné d’Aleksander Szram au piano, il a pu reproduire à la fois ce monde invisible qui est en...

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