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« Les maronites et la France » font toujours couler de l’encre

Maronites et chrétiens d’Orient : trois axes de réflexion

À l’heure où les soulèvements arabes posent la question de l’avenir démocratique de la région, la 1re table ronde, modérée par Georges Zouein, consultant en culture et développement, s’est penchée sur la question des chrétiens d’Orient, à nouveau d’actualité. Sous le titre « Mythes et réalités sur la situation des chrétiens dans le monde arabe : la place des maronites dans la politique de la France au Levant », l’ancien ministre Georges Corm a développé trois axes de réflexion. Il a d’abord contesté l’appellation de « chrétiens d’Orient », porteuse selon lui d’une « connotation ethnique », et renvoyant à une idée de souffrance et de persécutions subies, appelant une protection occidentale. Corm a indiqué préférer l’emploi du mot « Église ». Il a ensuite développé l’importance symbolique et politique acquise par l’Église maronite à travers sa « relation à la fois ambiguë et sympathique avec la France, selon les circonstances ». Déplorant l’instrumentalisation de la communauté dans les rivalités franco-britanniques, il a estimé à cet égard qu’il fallait « cesser d’idéaliser la relation franco-maronite ». Enfin, abordant la question de l’émigration, il a souligné la nécessité de ré-enraciner les fidèles de l’Église maronite dans leur terre et de leur apprendre leur histoire et leur patrimoine syriaques, oubliés au profit de l’histoire de France. Il a rendu à cet égard un hommage particulier au père Youakim Moubarak, trop tôt disparu.
Le père Pascal Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient, devait souligner l’intérêt particulier de la France pour les chrétiens d’Orient. Mais, a-t-il déclaré, « si les Français aiment les maronites, ils ont tendance à projeter sur eux leurs préoccupations hexagonales ». Il a développé les principaux axes de la mission de l’Œuvre d’Orient : éducation, santé et formation des prêtres, insistant sur l’importance de l’aide aux établissements francophones. Saluant le rôle du patriarche maronite, il a dénoncé la volonté de la presse de l’entraîner vers la question de la politique en Syrie, avant de conclure sur la nécessité de respecter la Déclaration universelle des droits de l’homme, les droits de l’homme étant inaliénables et non « adaptables » d’une culture ou d’une religion à une autre.
L’historienne Chantal Verdeil (Inalco) devait pour sa part développer le rôle des missionnaires dans les relations entre les maronites et la France entre le XIXe et le XXe siècle, lorsque la France était « protectrice des chrétiens d’Orient ». Bien que n’étant pas tous Français, les missionnaires, en particulier les jésuites, auraient pu être perçus comme le relais de la politique française au Levant. Verdeil a développé les axes de ces missions, essentiellement catholiques, dans le renforcement des Églises catholiques orientales, face à deux « menaces », celle de l’influence protestante, alors considérée comme hérétique, et celle de la modernité, issue des principes de la Révolution française notamment.
À l’heure où les soulèvements arabes posent la question de l’avenir démocratique de la région, la 1re table ronde, modérée par Georges Zouein, consultant en culture et développement, s’est penchée sur la question des chrétiens d’Orient, à nouveau d’actualité. Sous le titre « Mythes et réalités sur la situation des chrétiens dans le monde arabe : la place des...