Le courant du Futur appelle à une forte mobilisation, dimanche à Tripoli, pour le « festival de l’Indépendance »

Le secrétaire général du courant du Futur Ahmad Hariri a appelé hier tous les « sympathisants du courant et ceux qui croient fortement dans le discours du 14 Mars à participer massivement au festival de Tripoli dimanche ». Le but de ce rassemblement est « d’émettre un cri unificateur apte à immuniser la patrie contre le morcellement et l’annexion au régime syrien », selon M. Hariri. Il a, de plus, insisté sur le fait que cet événement est un acte de « fidélité pour tous les martyrs de la seconde indépendance, à leur tête l’ancien Premier ministre Rafic Hariri », d’autant que sa date coïncide avec la semaine du jour de l’indépendance. M. Hariri a énoncé dans ce cadre les principaux thèmes de la rencontre. « Nous réclamerons d’abord une délimitation claire des frontières, puisque notre souveraineté est actuellement livrée aux incursions de l’armée syrienne, et notre politique étrangère se confond avec la politique syrienne (...) », a-t-il affirmé, qualifiant d’« inacceptables » de telles atteintes, notamment après « nos réalisations pour l’indépendance et la sortie de l’armée syrienne du pays ». Précisant que l’ancien Premier ministre Saad Hariri prononcera un discours lors de la cérémonie, le secrétaire général du courant du Futur n’a pas précisé si ce dernier sera présent en personne ou via satellite. Écartant tout lien entre le festival et « l’appel à la démission du gouvernement, à l’égard duquel notre position est claire », Ahmad Hariri a déclaré que « le Hezbollah sera tenu responsable de tout incident sécuritaire qui troublerait l’événement, puisque le parti de Dieu s’estime plus fort que l’État et que ses services ».

Démenti du mufti Chaar
Parallèlement, les appels à une forte mobilisation à Tripoli dimanche étaient fréquents hier. Ainsi, les députés du Akkar (Khaled Daher, Riad Rahhal, Mouin Meraabi, Khaled Zahraman et Khodr Habib) ont mis l’accent, à l’issue de leur réunion, sur l’importance de participer au rassemblement « au nom des valeurs de l’indépendance, qui sont celles des peuples fiers et libres (...) ». De même, le député du bloc du Futur Kazem Kheir a réitéré l’appel à tous les habitants du Nord, notamment de Minié et de Denniyé « de raviver la fête de l’Indépendance puisqu’une indépendance sans État fort est inutile ». Et de rappeler : « La justice se fera, en dépit des tentatives de certains putschistes pour la retarder. » Renchérissant sur ce point, le député Joseph Maalouf a clairement affirmé, sur un ton plus agressif, que le festival de Tripoli est « un nouveau pas vers la chute du gouvernement, qui prouve chaque jour l’inutilité de son existence, surtout en cette période critique que traverse le pays ».
Par ailleurs, plusieurs réunions se sont tenues hier pour mettre au point les derniers préparatifs du festival. Ainsi, l’homme d’affaires Ali Tleiss a convié à dîner, en sa demeure à Tripoli, nombre de présidents de conseils municipaux à Kayteh (Akkar), qui se sont concertés à cette occasion des moyens d’optimiser la réussite de l’événement de dimanche. De même, une rencontre populaire a été organisée à Bebnine (Akkar), chez l’ancien député Moustapha Hachem, en présence de coordinateurs du courant du Futur et des responsables municipaux du Akkar. Rappelant le slogan qui accompagne l’événement, « l’automne des armes, le printemps de l’État », M. Hachem a affirmé que « nous serons présents dimanche afin de perpétuer la marche de la deuxième indépendance ».
Enfin, Dar el-Fatwa de Tripoli et du Nord a démenti hier, dans un communiqué, les explications fournies par certains médias, sur le fait que le mufti du Nord, cheikh Malek Chaar, ne tiendra pas de discours lors du rassemblement dimanche.