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Moyen Orient et Monde - Transition

Ganzouri, nommé Premier ministre en Égypte et aussitôt contesté par les manifestants

El-Baradei et cheikh el-Tayyeb apportent leur soutien à Tahrir, tandis que l’armée annonce que chaque tour des législatives se fera en deux jours.
Des dizaines de milliers d’Égyptiens se sont rassemblés hier au Caire pour réclamer à nouveau le départ du pouvoir militaire, qui a nommé comme Premier ministre Kamal el-Ganzouri, 78 ans, un ancien chef de gouvernement sous Hosni Moubarak, immédiatement contesté. Cette manifestation dite « de la dernière chance » s’est déroulée sans violences, après plusieurs jours marqués par de graves affrontements au Caire et dans d’autres villes, qui ont fait officiellement 41 morts et plus de 3 000 blessés. Au lendemain d’un accord conclu jeudi entre manifestants et forces de l’ordre pour faire cesser les violences à Tahrir, le calme a en effet globalement prévalu hier sur la place.
De plus, des dizaines de milliers de personnes réunies à Tahrir ont applaudi Mohammad el-Baradei, ancien chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et prix Nobel de la paix en 2005, venu se joindre à eux, un drapeau égyptien sur les épaules. Également, le grand imam de l’institution théologique renommée d’el-Azhar, cheikh Ahmad el-Tayyeb, a fait savoir par un représentant aux manifestants de Tahrir qu’il « soutient et prie pour (leur) victoire ». Dans ce contexte, plusieurs groupes, notamment le « Mouvement des jeunes de la révolution » et le « 6 Avril », ont lu un communiqué, proposant un nouveau gouvernement à la tête duquel serait M. Baradei. Ils ont également proposé Abdelmoneim Aboul Foutouh, un ancien dirigeant des Frères musulmans également candidat à la présidence, ainsi que le panarabiste Hamdin Sabbahi, fondateur du parti al-Karama (nassérien).
Pour sa part, M. Ganzouri, Premier ministre de 1996 à 1999, a souligné son « expérience dans le domaine du pouvoir » et a assuré qu’il disposerait de prérogatives « dépassant de loin » celles de ses prédécesseurs. Confronté à la plus grave crise depuis la chute de M. Moubarak en février, il a indiqué qu’il ne présenterait pas son équipe gouvernementale avant le début du scrutin législatif qui doit s’ouvrir lundi dans un climat tendu. Cet économiste formé aux États-Unis succède à Essam Charaf, nommé en mars, dont le gouvernement a jeté l’éponge face à l’ampleur de la crise dans ce pays du « printemps arabe ». Cet ancien fidèle de M. Moubarak aura toutefois du mal à convaincre les manifestants de Tahrir. Des centaines d’entre eux ont effectivement bloqué dès hier soir l’entrée du siège du gouvernement pour empêcher M. Ganzouri d’y pénétrer.

Contre-manifestation
Parallèlement à la manifestation de Tahrir, quelques dizaines de milliers de partisans de l’armée se sont quant à eux rassemblés à quelques kilomètres de Tahrir, dans le quartier de Abbassiya, en scandant : « L’armée, la police et le peuple, d’une seule main ». « À bas Tahrir, vive le maréchal », ont scandé ces manifestants favorables à un retour à « la stabilité » dans un pays de plus en plus affecté économiquement pas les incertitudes politiques.
Sur le plan diplomatique, à Washington, la Maison-Blanche a plaidé pour un « transfert complet de pouvoir à un gouvernement civil » et un retour « dès que possible » à une gouvernance civile en Égypte. L’Union européenne a quant à elle condamné la violence « excessive » des forces de l’ordre égyptiennes au cours des derniers jours et a aussi appelé l’armée à un transfert « rapide » du pouvoir à une autorité civile.
Par ailleurs, l’armée au pouvoir en Égypte a annoncé hier que chaque tour des législatives se tiendrait sur deux jours au lieu d’un, selon l’agence officielle MENA. Cette décision est destinée à éviter « une trop grande affluence et à éviter des problèmes de sécurité » dans les bureaux de vote, a indiqué une source au sein du ministère de l’Intérieur. Les opérations électorales auront lieu en trois phases. La première phase doit débuter lundi prochain.
(Source : agences)
Des dizaines de milliers d’Égyptiens se sont rassemblés hier au Caire pour réclamer à nouveau le départ du pouvoir militaire, qui a nommé comme Premier ministre Kamal el-Ganzouri, 78 ans, un ancien chef de gouvernement sous Hosni Moubarak, immédiatement contesté. Cette manifestation dite « de la dernière chance » s’est déroulée sans violences, après plusieurs jours marqués...

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