Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Révolte

Manifestations aujourd’hui pour « le gel de l’adhésion de la Syrie à la Ligue arabe »

Au moins 33 personnes tuées ; Homs paie encore et toujours le prix.

À Homs, lors d’une manifestation, un militant brandit une pancarte : « Le temps que vous lisiez ceci, un Syrien a été tué. » Photo YouTube

Plus de 30 personnes (39 selon al-Jazeera citant les comités de coordination, et 33 d’après al-Arabiya), dont 14 civils, ont été tuées hier en Syrie lors d’une nouvelle offensive des forces de sécurité contre le mouvement de contestation du régime de Bachar el-Assad.
Quatorze civils dont une fillette de 8 ans ont ainsi été abattus par l’armée dans la ville de Homs, où les troupes ont tenté d’étouffer les manifestations qui tendent à se transformer en insurrection militaire, a rapporté l’Observatoire syrien pour les droits de l’homme (OSDH). Les activistes font état d’un nombre croissant de chars dans les rues de la ville et de barrages routiers, notamment autour de Bayada et de Bab Sbaa, théâtres de manifestations régulières contre M. Assad. Parallèlement, une grève générale a été observée dans plusieurs villes du pays à l’appel de la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS), un des groupes qui chapeautent la contestation, « pour soutenir Homs ». Cinq soldats ont par ailleurs été tués dans des embuscades près de Maarat al-Numaan, une ville située au sud d’Alep, et dans des zones désertiques dans l’Est, a précisé l’organisation basée à Londres et dirigée par le dissident Rami Abdelrahman.
Selon un militant de Harasta, dans la banlieue de Damas, trois soldats insoumis ont par ailleurs été tués après avoir quitté leurs unités militaires qui tiraient à balles réelles sur une manifestation de quelque 2 000 personnes. « Les forces de sécurité n’ont pas pu étouffer la manifestation. Des soldats ont fait désertion lorsque la garde républicaine et la Quatrième division ont été déployées », a-t-il précisé. Selon une vidéo YouTube diffusée par d’autres militants, on voit plusieurs soldats à Harasta courir se mettre à l’abri au milieu de crépitements d’armes automatiques.
Un adolescent de 15 ans a en outre été tué par l’armée dans la ville de Khan Cheikhoun après des affrontements entre l’Armée syrienne libre, qui regroupe de nombreux soldats insoumis, et des soldats loyaux au président Assad. L’agence de presse officielle a fait état pour sa part de quatre soldats blessés par une bombe placée le long d’une route par des « groupes terroristes » armés près de cette ville.
Deux adolescents ont également été tués dans le village de Moualaka dans la province d’Idlib en déclenchant incidemment des explosifs abandonnés dans une maison par « des groupes terroristes armés », toujours selon SANA.
À Jassem, dans Deraa, plusieurs personnes ont été blessées par des tirs des forces de sécurité sur une manifestation.
Dans le même temps, des milliers de personnes ont défilé lors des funérailles de 24 civils tués par les forces de sécurité la veille, dont huit à Damas, théâtre d’une des attaques les plus meurtrières depuis le début du mouvement de contestation mi-mars, ont indiqué des militants. « Au paradis, nous y allons, martyrs par millions », a scandé une foule rassemblée dans la ville de Helfaya, près de Hama, selon une vidéo YouTube.
À Damas, des agents de sécurité déployés en force dans le quartier de Barzé ont arrêté plusieurs personnes. « Des tireurs embusqués sont postés sur les hauts immeubles, où une importante manifestation » a eu lieu, a indiqué l’OSDH.

La question de Juppé à l’Afrique du Sud
Dans ce contexte de violences constantes, les militants prodémocratie ont appelé à de nouvelles manifestations massives aujourd’hui à travers tout le pays pour crier leur hostilité au régime. Sous le slogan « Nous demandons le gel de l’adhésion de la Syrie à la Ligue arabe », les manifestations coïncideront avec une réunion au Caire du Comité ministériel arabe chargé du dossier syrien, qui accuse le régime Assad de ne pas respecter le plan arabe appelant à cesser les violences. Cette réunion sera suivie samedi d’une autre élargie à l’ensemble des ministres arabes des Affaires étrangères. Rappelons que le gouvernement syrien avait accepté le 2 novembre ce plan prévoyant aussi la libération des détenus, le retrait de l’armée des villes et la libre circulation des médias.
Sur le plan diplomatique, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a entamé hier une visite de deux jours en Afrique du Sud en questionnant l’attitude des autorités de Pretoria qui ont refusé de voter des sanctions contre le régime de Damas au Conseil de sécurité de l’ONU. « Je l’ai dit à plusieurs reprises, ce silence est un scandale », a lancé M. Juppé, rappelant que « le peuple sud-africain est l’héritier du combat du Congrès national africain (ANC) qui fit appel à la communauté internationale pour sanctionner les actes de la petite minorité qui bafouaient les droits fondamentaux de l’homme ». « Pourrait-il rester sourd à la détresse des Syriens et rester passif face aux crimes contre l’humanité commis en Syrie ? » s’est également interrogé le ministre.

 

(Sources : agences et rédaction)

Plus de 30 personnes (39 selon al-Jazeera citant les comités de coordination, et 33 d’après al-Arabiya), dont 14 civils, ont été tuées hier en Syrie lors d’une nouvelle offensive des forces de sécurité contre le mouvement de contestation du régime de Bachar el-Assad.Quatorze civils dont une fillette de 8 ans ont ainsi été abattus par l’armée dans la ville de Homs, où les troupes...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut