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Liban - La situation

Entre deux eaux

Sur le principe, il ne se trouve plus un seul responsable occidental concerné par le Liban pour ne pas répéter, désormais sur un rythme régulier, qu’un défaut de paiement par Beyrouth de sa quote-part au financement du Tribunal spécial pour le Liban entraînerait des conséquences fâcheuses pour ce pays.
Jeffrey Feltman, secrétaire d’État adjoint américain pour le Proche-Orient, est allé vendredi dernier jusqu’à parler de « mesures sévères » si l’État libanais venait à renier ses engagements en la matière. Sans utiliser les mêmes termes, le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, lui a fait écho lundi.
Mais il n’y a pas que les diplomates pour relayer l’avertissement. Récemment, les membres d’une délégation libanaise participant à une conférence financière en Allemagne ont entendu des propos identiques de la part de leurs collègues occidentaux. Et ces propos étaient délivrés sur un ton très sérieux, assure-t-on dans l’entourage de cette délégation.
Mais s’il y a fermeté sur le principe du versement de la quote-part libanaise, cela ne signifie pas que l’on se montre aussi intraitable pour ce qui est du moment que choisirait le gouvernement libanais pour honorer l’échéance. C’est sur ce point que le Premier ministre, Nagib Mikati, disposerait à l’heure actuelle d’une certaine marge de manœuvre, avec la bénédiction ou, du moins, la tolérance de la communauté internationale. Et les événements de Syrie ne sont pas étrangers à cet état de fait.
Officiellement, le Liban a jusqu’à fin novembre pour verser au tribunal quelque 60 millions de dollars, en partie au titre d’arriérés. Mais selon des informations puisées auprès des milieux centristes du gouvernement, et qui restent à vérifier, on se montrerait disposé, du côté occidental, à ignorer cette échéance et à laisser traîner les choses jusqu’à la fin février, date à laquelle le mandat du TSL devrait être renouvelé par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Pourquoi cette indulgence? D’abord parce que les chancelleries occidentales sont conscientes de la situation difficile que traverse M. Mikati, qui s’est engagé à plusieurs reprises auprès d’elles à obtenir que le Liban verse sa quote-part, contre l’avis de la majorité au sein de son cabinet.
Elles savent, en outre, qu’il existe en réalité une majorité parlementaire au Liban qui, en ce qui a trait au TSL, ne correspond pas à la coalition au pouvoir et est prête à voter en faveur du financement. Elle est formée naturellement du 14 Mars et des blocs Joumblatt et Mikati, qui totalisent à eux deux dix députés.
De plus, les Occidentaux s’attendent au cours des tout prochains mois à des développements décisifs en Syrie. Certains milieux vont jusqu’à croire que le régime syrien n’aurait peut-être plus les moyens de franchir le cap de la nouvelle année. Dans ces conditions, pourquoi accentuer la pression sur le Premier ministre libanais ? Peu à peu, on s’attend normalement à ce que l’influence syrienne auprès du gouvernement Mikati – et du Liban en général – se réduise comme peau de chagrin. Du coup, les alliés libanais du régime syrien seraient affaiblis et il serait alors plus aisé de traiter avec un cabinet qui aurait opéré un sérieux coup de barre vers le centre, si ce n’est davantage.
Dans l’intervalle, la fragile position du Liban par rapport au séisme qui secoue le pays voisin n’est pas sans susciter des inquiétudes. Alain Juppé a pratiquement sommé lundi les autorités libanaises de ne pas livrer des opposants syriens au régime de Damas. Et, sur un autre registre, un haut responsable du département du Trésor américain est attendu jeudi à Beyrouth pour mettre en garde les dirigeants et le secteur bancaire libanais contre toute tentation d’accueillir des fonds en provenance de personnalités syriennes faisant l’objet de sanctions.
Dans les milieux bancaires, on assure cependant que les banques libanaises sont parfaitement conscientes du problème et qu’elles observent scrupuleusement les instructions strictes données par les autorités financières pour ce qui est de toutes les transactions à partir de la Syrie.
Sur le principe, il ne se trouve plus un seul responsable occidental concerné par le Liban pour ne pas répéter, désormais sur un rythme régulier, qu’un défaut de paiement par Beyrouth de sa quote-part au financement du Tribunal spécial pour le Liban entraînerait des conséquences fâcheuses pour ce pays. Jeffrey Feltman, secrétaire d’État adjoint américain pour le...

commentaires (3)

Un grand merci aux occidentaux, qui savent que les 14 marsistes détiennent la vraie majorité, et accepte d'octroyer un délai a M. Mikati en attendant que le régime Syrien s'effondre. Il serait bon et temps que ces messieurs de la dite "Moumana3a" commence a réfléchir vite et bien pour changer de cap avant qu'il ne soit trop tard.

Pierre Hadjigeorgiou

07 h 00, le 09 novembre 2011

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Commentaires (3)

  • Un grand merci aux occidentaux, qui savent que les 14 marsistes détiennent la vraie majorité, et accepte d'octroyer un délai a M. Mikati en attendant que le régime Syrien s'effondre. Il serait bon et temps que ces messieurs de la dite "Moumana3a" commence a réfléchir vite et bien pour changer de cap avant qu'il ne soit trop tard.

    Pierre Hadjigeorgiou

    07 h 00, le 09 novembre 2011

  • Tout le comportement du gouvernement Libanais est erronné. Que ce soit en ce qui concerne le TSL ou la Syrie ou d'autres dossiers. Je sais que je viens, ailleurs, de dire que ce TSL est devenu rigolo. Mais, de là à nous mettre sur le dos tous les pays du monde, même si, peut-être, nous avons raison, il y a de quoi bien penser et bien calculer les risques avant de le faire. Je répète que la pastèque et le couteau sont, qu'on le veuille ou pas, entre leurs mains, et la boite de Pandore prête à nous être ouverte. Que devons-nous choisir ? La logique ( les intérêts du pays ) ou les sentiments ( le défi ) ? L'Entente ou la confrontation ?... Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    04 h 21, le 09 novembre 2011

  • - - Au lieu de continuer à perdre votre temps à espérer que des choses évoluent comme vous le souhaitez et d'un certain basculement de majorité qui n'aura pas lieu ! Je propose ICI aux quatorze marsiste , et plus particulièrement à leur chef émigré , de reprendre ce dossier à Zéro en lui apportant ce qui lui manque selon la majorité gouvernementale , parlementaire et populaire qui le contestent , à savoir , la signature du Président de la République de l'époque , le Général Président Émile Lahoud . Monsieur Saad Hariri reviendra au Liban , après avoir pris RDV et sollicité d'être reçu avec toute la smalla des quatorze par le Président Lahoud , en présence de Sayed Hassan et de GMA , et pourquoi pas du Président de la République et des deux autres présidents ! pour lui demander solennellement de ratifier le TSL ! et lui présenter des excuses pour l'avoir exclu et boycotté pendant toutes ces années de sa présidence . Le premier à présenter ses excuses publiquement devra être Fouad Siniora . Évidement , vous n`êtes pas obligé de me croire , mais ça pourra décanter la situation , sans oublier le dossier des faux témoins ! Saad aura à choisir , s'il veur vraiment connaître la vérité un jour .

    JABBOUR André

    02 h 38, le 09 novembre 2011

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