Nicolas Sarkozy et Barack Obama. France 2 /AFP
L’échange Sarkozy-Obama, qui s’est tenu à huis clos, aurait dû rester off, mais est parvenu aux oreilles de journalistes de façon fortuite, selon Arrêt sur images. Plusieurs journalistes ont pu entendre quelques minutes de la conversation « off » entre les chefs d’État, en raison d’une erreur des services de l’Élysée. Pendant que les présidents discutaient, les journalistes se sont vu remettre les boîtiers qui devaient permettre la traduction de leurs propos, une fois qu’ils seraient prêts à répondre à la presse. Une voix bien attentionnée a cru bon de préciser que les casques n’étaient pas distribués, parce qu’ils auraient permis de suivre la conversation à huis clos en train de se dérouler ! Ni une ni deux, une demi-douzaine de journalistes ont empoigné leurs oreillettes de téléphones portables ou leurs casques pour les brancher sur les boîtiers.
Arrêt sur images a en outre affirmé, sans citer de déclarations précises, que Barack Obama aurait reproché à Nicolas Sarkozy lors de cet entretien de ne pas l’avoir prévenu qu’il allait voter en faveur de l’adhésion de la Palestine à l’Unesco, alors que les États-Unis y étaient fermement opposés. Quant au fait que les journalistes n’aient pas rapporté ces propos, à part un journaliste du Monde sur son blog, Arrêt sur images explique : « Un membre de la hiérarchie d’un média confirme : il y a eu des discussions entre les journalistes sur place, qui sont convenus de ne rien en faire. C’est un sujet un peu sensible : il est embêtant de ne pas faire état de ces informations, mais en même temps, nous sommes soumis à des règles déontologiques précises, et diffuser ces phrases revenait à les enfreindre. »
Ni l’Élysée ni Israël n’ont réagi officiellement à la divulgation de cet échange. Néanmoins, quelques heures après la divulgation de cet échange, le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a déclaré que la France a « une position équilibrée » au Proche-Orient à l’égard des Israéliens et des Palestiniens. « Dans son discours à l’Assemblée générale des Nations unies, le président de la République a dit de façon très claire que si la sécurité d’Israël était en cause, nous serions rangés au côté d’Israël », a fait valoir Alain Juppé. « Mais il a dit en même temps qu’il n’était plus possible d’accepter après autant de décennies que l’Autorité palestinienne ne se voie pas petit à petit reconnaître le statut d’État », a poursuivi le ministre français. « Nous avons été les seuls à mettre sur la table une alternative au blocage actuel par le passage à l’Assemblée générale qui permettrait de reconnaître à la Palestine un statut d’observateur. »
(Source : AFP)
Il n'a fait que le peindre... Anastase Tsiris
04 h 27, le 10 novembre 2011