Raï : Les armes du Hezbollah concernent aussi la communauté internationale

Lors de sa tournée pastorale aux Etats-Unis, le patriarche maronite Mgr Béchara Raï a évoqué les propos qui lui ont été attribués lors de sa visite à Paris. Il a tenu, une fois de plus, à remettre ses déclarations dans leur contexte et à en souligner les prolongements politiques exacts. En ce qui concerne le Hezbollah, le patriarche a affirmé qu’il "n’a pas soutenu inconditionnellement les armes du Hezbollah, mais qu’il a mis en évidence les motifs internes que ce parti lui-même invoque pour conserver ses armes". "Les armes du Hezbollah n'est pas un dossier uniquement libanais, mais aussi international. La communauté internationale est aussi tenue responsable de régler la question en augmentant la pression sur Israël pour qu'il applique les résolutions onusiennes. Mgr Raï a affirmé avoir cherché à pointer du doigt le rôle négatif de la communauté internationale à cet égard et la passivité dont ces puissances font preuve dans l’application des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et les arguments qu’elles offrent ainsi au Hezbollah pour conserver ses armes. "Au lieu de rejeter mes propos et de les critiquer, pourquoi l'Occident n’œuvre-t-il pas à renforcer l'armement de l'armée libanaise?", a martelé le chef de l'Eglise maronite.

Concernant la crise syrienne, le patriarche Raï a assuré que l'Eglise ne soutient aucun régime. Elle est surtout concernée

par les réformes politiques dont pourraient bénéficier les citoyens, par la sauvegarde de leur dignité et par leur sécurité. "Nous soutenons les réformes constitutionnelles en Syrie mais nous craignons aussi l'éventualité d'une guerre civile dans ce pays entre sunnites et alaouites", a affirmé Mgr Raï. Et de poursuivre : "J'ai tenu surtout à souligner la portée de ce danger sur le Liban qui est aussi composé de sunnites et d'alaouites."
Le patriarche avait affirmé devant des journalistes qu’il aurait fallu "donner plus de chances aux réformes que Bachar el-Assad avait annoncées en mars dernier."