Dans son premier discours, la voix parfois étranglée, le nouveau président socialiste a exprimé son émotion et déclaré qu’il laissait la porte de la majorité de gauche ouverte à d’autres tendances, sous-entendu aux centristes. « Je ne serai jamais là pour servir un clan et une clientèle (...). Le Sénat doit prendre sa part à la longue marche vers le progrès social et la mutation écologique », a-t-il dit en promettant de lutter contre les discriminations. Il a, par ailleurs, annoncé la constitution d’un groupe de travail chargé de proposer à bref délai une réforme du Sénat lui-même. « Nous devons changer l’image de notre assemblée, qui doit aller vers plus de transparence et de modestie (...). Elle doit aller vers une révolution démocratique. »
Dans cette assemblée marquée par plusieurs polémiques sur les privilèges de ses élus – le Sénat est la seule institution élective à ne pas se soumettre au contrôle de la Cour des comptes –, la gauche est devenue majoritaire la semaine dernière pour la première fois sous la Ve République. Les citoyens ordinaires ne votent pas à ces élections, mais seulement les « grands » électeurs, des élus locaux notamment. Le président du palais du Luxembourg, deuxième personnage de l’État, assume notamment, en vertu de la Constitution, l’intérim du président de la République en cas de décès, de démission ou d’empêchement, ce qui s’est déjà produit en 1969 et 1974.
Dans les couloirs, les élus de droite ont salué le discours du président Bel. « Il n’a pas fait de discours de confrontation, j’ai beaucoup apprécié », a dit Patrick Ollier, ministre UMP des Relations avec le Parlement, qui a toutefois rappelé qu’en cas de blocage, l’Assemblée nationale avait voix prépondérante.
(Source : Reuters)
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