La Turquie, qui s’oppose vivement à ce projet, a menacé de commencer « très prochainement » ses propres recherches sous escorte militaire. « Nous allons entreprendre très prochainement, peut-être cette semaine, ces travaux dans notre zone économique exclusive », a ainsi affirmé le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. M. Erdogan a regretté que Chypre ait entamé des explorations en mer « dans des zones contestées » et insisté sur le fait que ces zones seraient « sous la surveillance constante » de l’aviation et de la marine turques. Plus tôt dans la journée, le ministre turc de l’Énergie, Taner Yildiz, a prévenu que son pays riposterait et que « la marine turque pourrait escorter » les navires d’exploration que la Turquie dépêcherait. La compagnie pétrolière turque TPAO est prête à intervenir dans les eaux au nord de Chypre une fois conclu un accord entre Ankara et la République turque de Chypre du Nord (RTCN, reconnue par la seule Turquie) sur le tracé des frontières maritimes, a encore déclaré M. Yildiz.
Ankara refuse que la République de Chypre – reconnue au plan international – procède à des explorations en Méditerranée, arguant que les autorités chypriotes-grecques, qui contrôlent le sud de Chypre, ne peuvent exploiter les ressources naturelles de l’île, tant qu’elle n’est pas réunifiée. Nicosie affirme de son côté que l’exploration de gaz profite à tous les Chypriotes. Chypre est divisée en secteurs turc (Nord) et grec (Sud) depuis 1974.
L’UE a aussitôt appelé Ankara à la retenue. « En ce qui concerne les forages pétroliers, nous avons, d’une manière générale, dit que nous appelions la Turquie à s’abstenir de toute sorte de menaces, ou sources de frictions, ou d’actions qui pourraient affecter de manière négative » ses liens avec Chypre, a déclaré un porte-parole du chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. Les États-Unis ont pour leur part soutenu le droit de Chypre aux explorations énergétiques. Les explorations chypriotes « ne doivent pas affaiblir les négociations (pour résoudre la partition de l’île) ni interférer » avec celles-ci, a déclaré un haut responsable américain après une rencontre bilatérale États-Unis-Turquie à New York. Pour Washington, « la meilleure façon de régler la question de l’énergie et du développement économique est par le biais d’un accord global réglant le problème de Chypre ».
Nicosie a signé avec Israël un accord délimitant les zones économiques exclusives entre les deux pays en Méditerranée, afin de continuer à rechercher ensemble des gisements sous-marins dans de gigantesques réserves de gaz localisées dans cette région. Mais les rapports entre Ankara et Israël sont actuellement exécrables, ce qui complique encore la situation. Dans un entretien le 9 septembre avec la chaîne de télévision al-Jazira, M. Erdogan avait mis en garde Israël sur sa coopération énergétique avec Chypre. « La Turquie sera ferme sur son droit à contrôler les eaux territoriales dans l’est de la Méditerranée » et « a entrepris des mesures pour empêcher Israël d’exploiter unilatéralement les ressources naturelles » de cette région, avait-il dit.
La Turquie, pays émergent qui aspire à entrer dans l’UE, a menacé de « geler » ses rapports avec l’Union européenne si une solution n’était pas trouvée à la division de Chypre, lorsque la présidence tournante de l’UE reviendra à la République de Chypre, en juillet 2012.
(Source : AFP)
C'est vrai que la Turquie cafouille un peu en ce moment. Faire la gueule a israel, menacer les europeens, chauffer les chypriottes, montrer des muscles a la Syrie, et eriger des missiles anti missiles qui ne serviraient qu'a proteger israel , cela mettrait un apathique en situation d'hypertension. Mais bon il y a des parts de gateau a se partager, c'est peut etre pour eux une methode.
08 h 33, le 21 septembre 2011