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Culture - Initiative

Quand le Bauhaus joue les éditeurs

Père de l’art architectural moderne, le Bauhaus était aussi le pionnier dans l’art de faire sa propre publicité.

Un coin du local du Bauhaus.

Comment une école d’art (fondée en 1919), qui n’a fonctionné que durant 14 ans, qui a continuellement connu des difficultés financières en des temps de turbulences politiques, qui n’avait que 33 enseignants, qui n’a produit que 1 250 diplômés, a-t-elle eu une telle influence sur le design contemporain? La réponse se trouve dans une exposition, organisée par la National Gallery of Art à Washington sous le titre «Publier le modernisme: ou le Bauhaus sous presse», qui donne à voir des spécimens de la production de la maison d’édition dont s’était dotée cette célèbre école du renouveau.
L’un des responsables de cette exposition explique que «c’est par ces publications que le Bauhaus a pu étendre son influence. Et ces mêmes publications ont joué un rôle significatif dans la vision contemporaine de cette école, de même qu’elles ont mis en relief l’évolution technique de son imprimerie: du traditionnel atelier de lithographie et de gravure, à celui plus professionnel de la typographie ». Ce stade lui avait permis également de lancer son département d’édition et de publicité, ouvert aux autres. Les livres et les journaux en vue reflètent un sens du design opposé à celui de l’époque: caractères à bâton, lettres en minuscule, paragraphes sans alignement. Un style qui a perduré jusqu’à nos jours.

Les bases de l’esthétique moderne
L’école du Bauhaus avait projeté d’aller plus loin dans le domaine de l’édition, but non atteint à cause de sa dissolution en 1933 par les nazis. Beaucoup de ses membres, artistes et professeurs, s’exilent alors aux États-Unis pour échapper à cette rafle. Néanmoins, l’impact de son concept n’a pas manqué de se faire ressentir durant la période de l’industrialisation.
Rapelons que le Bauhaus était un institut des arts et des métiers fondé en 1919 à Weimar (Allemagne) par Walter Gropius et qui, par extension, a désigné un courant artistique englobant l’architecture et le design, mais également la photographie, le costume et la danse. Ce mouvement posera les bases de la réflexion sur l’architecture moderne, notamment du style international. Le concept du Bauhaus a suscité l’adhésion d’un grand nombre d’artistes avant-gardistes de toute l’Europe: Johannes Itten, Vassily Kandinsky, Paul Klee, László Moholy-Nagy et Marcel Breuer, entre autres. Gropius avait lancé l’utilisation de matériaux modernes et innovants, et la réflexion pour une production et un design mises à l’heure de l’industrialisation. Il avait dit: «Il n’y a pas de différence fondamentale entre l’artiste et l’artisan. L’artiste est une élévation de l’artisan. Par la grâce du ciel, en de rares moments de lumière qui sont en deçà de sa volonté, l’art fleurit inconsciemment du travail de sa main, mais les connaissances de base de ce travail sont indispensables à tout artiste. C’est là qu’est la source de la production créatrice.» Son école avait jeté les bases de l’esthétique moderne et fonctionnaliste qui allait devenir un style international.
Comment une école d’art (fondée en 1919), qui n’a fonctionné que durant 14 ans, qui a continuellement connu des difficultés financières en des temps de turbulences politiques, qui n’avait que 33 enseignants, qui n’a produit que 1 250 diplômés, a-t-elle eu une telle influence sur le design contemporain? La réponse se trouve dans une exposition, organisée par la National Gallery...
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