La Turquie a expulsé l’ambassadeur d’Israël après une dispute liée à l’affaire du raid meurtrier israélien en 2010 contre un ferry turc en convoi humanitaire pour Gaza, et une attaque par des manifestants de l’ambassade d’Israël au Caire a forcé l’ambassadeur à fuir l’Égypte. Ces développements, de même que l’offensive diplomatique palestinienne en vue d’une demande d’adhésion d’un État de Palestine à l’ONU, ont suscité des craintes en Israël, de plus en plus isolé.
M. Erdogan a renouvelé ses attaques contre Israël dans le journal égyptien ach-Chourouk : « Israël est devenu un enfant gâté (...). Non seulement il pratique un terrorisme d’État contre les Palestiniens, mais il a commencé à agir de manière irresponsable. » « Israël ne veut pas reconnaître ses erreurs ou que le monde autour de lui a changé », a-t-il ajouté, en allusion au refus d’Israël de présenter des excuses pour son raid meurtrier. M. Erdogan, un fervent défenseur de la cause palestinienne, devenu une figure populaire dans la rue arabe en raison de ses virulentes attaques verbales contre l’État hébreu, est arrivé dans la soirée au Caire. Aujourd’hui, il doit s’adresser à une réunion ministérielle de la Ligue arabe et s’entretenir avec les responsables égyptiens. Une « déclaration de coopération stratégique » sera signée durant sa visite, la première de M. Erdogan au Caire depuis la chute du régime de Hosni Moubarak en février, selon le quotidien égyptien al-Ahram.
Pas de visite à Gaza
Le Premier ministre turc a par ailleurs déclaré qu’il ne se rendrait pas dans la bande de Gaza pendant sa tournée. « Ma visite à Gaza est hors de question » actuellement, a dit M. Erdogan. « Mais je veux dire que j’ai hâte d’effectuer une visite à Gaza », a-t-il poursuivi, ajoutant qu’il espérait s’y rendre « dans les plus brefs délais ».
Le président palestinien Mahmoud Abbas est lui aussi au Caire pour participer à la réunion de la Ligue arabe, puis rencontrer la chef de la diplomatie de l’Union européenne, Catherine Ashton, en route pour Israël. M. Abbas devait participer hier soir à une réunion spéciale du comité de suivi arabe sur le processus de paix israélo-palestinien, à quelques jours de son départ pour New York pour demander une adhésion de l’État de Palestine à l’ONU. La direction palestinienne a confirmé son intention de présenter une telle demande le 20 septembre, mais elle doit encore annoncer si elle choisit de passer par le Conseil de sécurité ou par l’Assemblée générale. Les États-Unis ont menacé d’opposer leur veto à cette initiative au Conseil de sécurité, disant favoriser une reprise des négociations de paix au point mort depuis un an.
De leur côté, les Européens, qui tentent de parler d’une seule voix, cherchent à convaincre M. Abbas de renoncer à l’option du Conseil de sécurité afin d’éviter une « confrontation » avec Washington, selon des sources diplomatiques européennes. L’UE pourrait proposer à la place aux Palestiniens de soutenir à l’unanimité à l’Assemblée générale leur accession au statut d’État non membre. « Il n’y a pas de résolution sur la table pour le moment, par conséquent il n’y a pas de position », a de son côté déclaré Mme Ashton, à l’issue d’une rencontre avec le chef de la diplomatie égyptienne, Mohammad Kamel Amr. « Ce qui est très clair pour l’Union européenne, c’est que les négociations constituent le moyen d’avancer » vers un « règlement juste » de la question israélo-palestinienne, a-t-elle ajouté.
(Source : AFP)