Rechercher
Rechercher

Liban

« Raï est plus calé que nous en religion, mais en politique, nous nous y connaissons mieux que lui... »

Les pôles chrétiens du 14 Mars n’ont pas attendu le retour à Beyrouth du patriarche maronite pour continuer à s’insurger contre ses propos tenus ces dernières 48 heures en France. « Ce qu’il a dit concernant le Hezbollah et le régime en Syrie a fait que nous n’avons réellement pas pu attendre qu’il revienne », a ainsi expliqué le député Nadim Gemayel, précisant sur la MTV que le 14 Mars allait demander audience au maître de Bkerké.
Le vice-président de la Chambre Farid Makari n’a pas été de main morte : « C’est un putsch contre les constantes historiques de Bkerké et contre les positions adoptées par le Conseil des évêques maronites », a-t-il accusé au micro de la VDL-100.3-100.5 (radio Kataëb). « Comment Sa Béatitude peut-elle être indulgente par rapport aux mini-États armés et à l’arsenal illégal ? » s’est-il demandé, estimant que Mgr Raï « a perdu son rôle de bouclier chrétien après s’être mis à dos 70 % » d’entre eux.
« Je respecte l’avis du patriarche Raï sur la situation en Syrie, mais je ne le partage pas », a résumé quant à lui le député Marwan Hamadé au micro de Radio Liban-Libre. Il s’était exprimé sur la question avant-hier samedi aussi, sur la MTV, rappelant que « toutes les communautés libanaises ont été soumises à l’oppression du régime syrien ». « Nous voulons ce que veut la Syrie et nous ne livrons pas de bataille aux côtés du régime », avait-il dit, assurant que toutes les rumeurs autour de transfert illégal d’armes du Liban vers la Syrie sont « infondées et erronées », se demandant enfin « ce que l’on peut bien savoir du régime syrien à part les assassinats, de Kamal Joumblatt jusqu’à aujourd’hui »...
Pour le député Boutros Harb, « le patriarche est plus calé que nous en religion, mais en politique, nous nous y connaissons mieux. Sans doute Mgr Raï a-t-il eu peur pour les minorités de ce qui succédera » au Baas actuellement au pouvoir en Syrie. M. Harb a insisté sur le fait que le régime à Damas est celui qui a « le plus nui » aux chrétiens d’Orient. « Sans Bkerké, il n’y aurait pas eu d’État appelé Liban, c’est pourquoi ces récentes prises de position (de Mgr Raï) auront des répercussions », a-t-il mis en garde, rappelant néanmoins qu’un choc frontal avec le patriarcat maronite est « inimaginable, même si nous divergeons sur tel ou tel sujet ».

Chamoun : Raï doit réduire ses déclarations
De son côté, le député Dory Chamoun n’a pas caché sa « stupéfaction » par rapport au « grand décalage » entre les précédentes déclarations du patriarche Raï et les actuelles. « Qui a bien pu livrer ce genre d’informations au patriarche pour qu’il s’exprime ensuite de la sorte ? » s’est interrogé M. Chamoun au micro de la VDL-93.3, jugeant que ces propos n’auront pas de répercussions sur la situation des chrétiens et demandant à Mgr Raï de « réduire ses déclarations parce qu’à chaque fois qu’il veut s’exprimer, il commet des erreurs »...
Quant à l’ancien député de Tripoli Misbah el-Ahdab, il a vivement dénoncé les propos de Mgr Raï concernant les risques d’une éventuelle alliance entre les sunnites du Liban et les sunnites de Syrie au cas où ces derniers prendraient le pouvoir en Syrie. « De tels propos sont injustes pour les sunnites du Liban et ils constituent, en tout état de cause, une lecture erronée de la situation », a déclaré M. Ahdab.
Le « numéro deux » des Forces libanaises (FL) Georges Adwan s’est arrêté sur les remarques du patriarche maronite concernant l’arsenal du Hezbollah, relevant que le fait de justifier leur présence « encourage la non-édification de l’État ». Le député du Chouf a une nouvelle fois appelé à établir un distinguo entre la personne du patriarche Raï et ses prises de position et à poursuivre les relations avec Bkerké. Quant au député Antoine Zahra (FL), il a affirmé que notre « trinité reste le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et non pas le peuple, l’armée et la résistance », jugeant que la restriction de la résistance à un parti religieux et les coups d’État contre l’intifada de l’indépendance sont des projets voués à l’échec.
Député de Beyrouth, Serge TorSarkissian, membre du bloc du Futur, a estimé que Mgr Raï « a tenu à se singulariser par rapport à son prédécesseur, Mgr Nasrallah Sfeir, et à sa politique ». S’exprimant sur la chaîne de télévision LBCI, il a indiqué que Mgr Raï défend « de grandes lignes politiques : l’ouverture à l’autre et l’intégration avec les pays voisins ».
Les pôles chrétiens du 14 Mars n’ont pas attendu le retour à Beyrouth du patriarche maronite pour continuer à s’insurger contre ses propos tenus ces dernières 48 heures en France. « Ce qu’il a dit concernant le Hezbollah et le régime en Syrie a fait que nous n’avons réellement pas pu attendre qu’il revienne », a ainsi expliqué le député Nadim Gemayel, précisant...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut