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À La Une - Exposition

Une trentaine d’artistes de divers horizons dans « Afaak »

Accrochage collectif d’une trentaine d’artistes de Syrie notamment mais aussi du Liban et d’Irak à « The Gallery » * se voulant comme une invitation à la diversité culturelle et sociale.

« Black Magic Woman » de Lulu Baasiri.

« The Gallery » est à l’origine un espace qui avait été aménagé pour accueillir l’exposition des œuvres de Marc Quinn (dont sa fameuse sculpture de Kate Moss en or), avant de devenir une salle à la disposition d’artistes ou de curateurs souhaitant profiter de sa belle lumière naturelle.
Razan Chatti Safieddine, décoratrice d’intérieur d’origine syrienne, a ainsi réuni une trentaine d’artistes venant de Syrie, d’Irak et du Liban dans un assemblage hétéroclite et parfois inégal intitulé « Afaak » (Horizons).
« C’est justement dans le but de montrer la diversité des techniques, des pensées, des styles hors des frontières et des barrages géographiques ou culturels », souligne la curatrice, peintre également à ses heures perdues. Chatti a en effet fréquenté la faculté des Beaux-Arts de Damas où elle a été l’étudiante éprise d’admiration des grands maîtres syriens qui ont marqué les débuts et les heures de gloire de l’art pictural syrien dans les années 60 et 70 et dont elle expose ici quelques œuvres. On trouve ainsi des toiles de Nasir Shura, « un pionnier de la scène artistique damascène », de Nazem Jaafari, « un esthète accompli, très prolixe, mais dont l’œuvre est restée inconnue du grand public à cause de sa nature introvertie et même asociale », de Fateh al-Moudarress, « après ses études à Rome, il a été influencé par le mouvement surréaliste et absurde, raconte Chatti. Sous des dehors de bohémien, c’était un enfant révolté et survolté ». L’exposition présente également deux belles œuvres signées Louay Kayyali, un des grands maîtres syriens. « Toutes les étudiantes en pinçaient pour ce jeune homme élégant à l’italienne, à la sensibilité à fleur de peau. Son regard était empreint de tristesse, même lorsqu’il souriait, se souvient la curatrice. Sa mort tragique et précoce (son lit a pris feu par un mégot de cigarette) a interrompu une carrière qui s’annonçait plus que prometteuse. En témoigne le succès, aujourd’hui, de ses toiles lors des ventes chez Christie’s, Sotheby’s et Bonhams. »
L’on peut admirer également trois toiles d’Élias Zayyat. « C’est l’icône de Damas, affirme Chatti. Une véritable encyclopédie ambulante. »
Sont exposées également des œuvres de Nazir Nabaa, « un homme cultivé, un artiste gentleman dans tous les sens du terme ». De Ghiath el-Akhras, « l’un des premiers à explorer l’art de la gravure ».
Ou encore de Abdel Kader Arnaout, « il nous a appris que chaque affiche publicitaire doit être une œuvre d’art en soi ». Et de Ghazi el-Khaldi, « fondateur du syndicat des artistes, grand amoureux de Damas, dont il a exploré les coins et recoins dans ses toiles. »
À signaler également Ahmad Moualla, qui a fait ses études à l’Ensad de Paris. Artiste prolifique, figure polémique du monde de l’art, il présente là de belles toiles mêlant, dans un fondu de couleurs, des calligraphies et des silhouettes longilignes, un genre qu’il nomme ironiquement « peinture verbale ».
Côté libanais, on retrouve des toiles de Rafic Sharaf, Raouf Rifaï, Lulu Baasiri, Hrair, Krikor Agopian et Wajih Nahlé. Une des toiles exposées de ce dernier aurait même disparu en Italie il y a trente ans. Elle a été retrouvée par l’Interpol récemment aux États Unis et restituée à l’artiste « qui n’en croyait pas ses yeux en déballant le colis postal », raconte Chatti.
Jaber Alwan, Riyadh Neama et Tahseen al-Zaidi sont les artistes qui présentent le volet irakien de cette exposition collective qui dévoile quelques surprises. Plus ou moins agréables...

*Mina el-Hosn, Platinum Tower, jusqu’au 30 septembre. De 12h à 20h. Renseignements aux 01/867865 - 03/292576.
« The Gallery » est à l’origine un espace qui avait été aménagé pour accueillir l’exposition des œuvres de Marc Quinn (dont sa fameuse sculpture de Kate Moss en or), avant de devenir une salle à la disposition d’artistes ou de curateurs souhaitant profiter de sa belle lumière naturelle. Razan Chatti Safieddine, décoratrice d’intérieur d’origine syrienne, a ainsi...

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