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À La Une - Répression

Le président de la Ligue syrienne des droits de l'homme arrêté, Paris et Rome protestent

Les premiers bilans des manifestations font état d'au moins 10 morts en cette journée de mobilisation placée sous le slogan "Nous ne nous soumettrons qu'à Dieu"

Des centaines de Syriens manifestent contre le régime de Bachar al-Assad à Douma, une banlieue de Damas, d’après cette photo tirée d'une vidéo postée surYoutube par des militants.

Les militants syriens ont entamé, vendredi, une journée de mobilisation massive baptisée "Nous ne nous soumettrons qu'à Dieu" à laquelle ils avaient appelé sur le réseau social Facebook, comme ils le font toutes les semaines depuis le début du mouvement de contestation le 15 mars. En début d'après-midi, quelque 8 000 personnes manifestaient à Lattaquié (nord) et d'autres manifestations avaient lieu à Hama et Homs (centre), selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Parallèlement, dans la région de Homs, un homme a été tué par un tireur embusqué près d'une mosquée, selon l'OSDH. A Douma (province de Damas), un militant sur place a rapporté la mort de cinq civils, abattus par les forces de sécurité qui ont tiré à balles réelles pour disperser les manifestants. A Deir ez-Zor (est), un autre civil a été tué, selon un militant sur le terrain. Dans le centre du pays, un militant a affirmé qu'un homme avait été tué à Hama. L'armée avait pourtant annoncé mercredi son retrait de Hama, après dix jours d'une offensive qui s'est soldée par plus d'une centaine de morts, selon les militants. Avant les manifestations de l'après-midi, deux civils avaient déjà été tués dans la matinée par les tirs des forces de sécurité. Un homme a été abattu en tentant de fuir lors d'une campagne d'arrestation à Saqba (banlieue de Damas), et une femme est morte au cours d'une opération des services de sécurité à Khan Sheikhoun, dans la province d'Idleb (nord-ouest), a annoncé l'OSDH.

"Des dizaines de chars, de véhicules blindés, de transport de troupes et des bus civils transportant des agents de sécurité ont pris d'assaut Khan Sheikhoun à l'aube. Des tirs intenses étaient entendus", rapporte l'OSDH. Dans la province de Homs, à Qousseir, "des miliciens pro-régime ont ouvert le feu sur le bus, blessant des voyageurs" qui fuyaient vers le Liban, a indiqué un militant sur place, jugeant que le régime "veut ainsi attiser des sentiments de haine entre les personnes et les entraîner à des actes d'agressivité". Les forces armées sont également entrées dans le quartier de Qaboun à Damas pour empêcher les manifestants anti-régime de défiler après la prière, selon un militant. Les chars syriens se sont aussi massivement déployés tout au long de la frontière libano-syrienne, a rapporté la télévision Future News.

Pour museler encore davantage l'information, les autorités ont arrêté jeudi le président de la Ligue syrienne des droits de l'homme, Abdel Karim Rihaoui. Militant très actif il est, grâce à son réseau de militants dans le pays, une source importante d'informations pour la presse étrangère, dont les mouvements dans le pays sont très limités. La France et l’Italie ont aussitôt réagi en réclamant sa libération immédiate. "La France condamne cette arrestation (...). La répression violente et les arrestations politiques doivent cesser en Syrie", a déclaré la porte-parole adjointe du ministère des Affaires étrangères, Christine Fages. Le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini a lancé, quant à lui, "un appel fort aux autorités syriennes pour la libération immédiate" de M. Rihaoui. M. Frattini a également "demandé fermement au régime du président Bachar al-Assad de mettre fin à la violence et aux actes d'intimidation contre sa propre population" et à "ouvrir un processus de dialogue et de réformes crédible".

Par ailleurs, la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton a pressé "les pays qui continuent à acheter du gaz et du pétrole syriens, les pays qui continuent à envoyer des armes au (président syrien) Assad, les pays dont le soutien politique et économique le conforte dans sa brutalité, de se ranger du bon côté de l'Histoire". "Le président Assad a perdu sa légitimité de dirigeant et il est évident que la Syrie se porterait mieux sans lui", a dit Mme Clinton lors d'une conférence de presse commune avec son homologue norvégien Jonas Gahr Stoere. La chef de la diplomatie américaine n'a toutefois pas appelé explicitement au départ de Bachar el-Assad. Selon des responsables, l'administration Obama pourrait bientôt franchir ce pas.

Le président turc Abdullah Gül a appelé, de son coté, son homologue syrien à ne pas attendre qu'il soit trop tard pour mener des réformes démocratiques, dans une lettre transmise mardi par le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu, a rapporté vendredi l'agence Anatolie. "Être un leader qui dirige le changement vous placera dans une position historique au lieu d'être emporté par le vent du changement", a également plaidé le président turc, cité par l'agence.

 

Les militants syriens ont entamé, vendredi, une journée de mobilisation massive baptisée "Nous ne nous soumettrons qu'à Dieu" à laquelle ils avaient appelé sur le réseau social Facebook, comme ils le font toutes les semaines depuis le début du mouvement de contestation le 15 mars. En début d'après-midi, quelque 8 000 personnes manifestaient à Lattaquié (nord) et d'autres...

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