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Culture - Nouveauté

Randonnée à Byblos à travers les aquarelles d’Antoine Mattar

Un livre d’images. Images magnifiques pour un port millénaire, au parfum de légendes immortelles : Byblos. Le regard est celui d’un peintre, Antoine Mattar, né à Lehfed en 1949 et dont le parcours n’est plus à présenter au public. Ses aquarelles sont une véritable ode d’amour à la grande bleue, aux ruines, à l’histoire, aux artisans, aux demeures d’époque, aux paysages, aux moindres coins à (re)découvrir.

Un des aspects du quotidien croqué par l’artiste.

Sous le titre Byblos, angle d’art* (175 pages, édition Municipalité de Byblos) se déploient les aquarelles, pastels et dessins d’Antoine Mattar. Pour une randonnée vagabonde où se mêlent les embruns de la mer, les petits bateaux de pêche, les toits en ardoises rouges, les palmiers nonchalants, les vanniers rompus à la tâche, les grilles en fer forgé, les «mandalouns» joliment fleuris, les ogives des arcades pour de modestes intérieurs, l’étal des fruits et des légumes, l’«igal» d’un berger gardant moutons et brebis, un narguilé entortillé dans son tuyau, un escabeau au siège en paille tressée, les volets en bois d’une maison tout sourire, une rue piétonne où flânent les passants.
C’est dans cet esprit de folklore, de simplicité, d’authenticité, de pittoresque, de rappels historiques, de tranquillité et de paix que sont conçues ces œuvres d’une fraîcheur qui appelle à un brin de vacances, de farniente, de tourisme, de rêverie.
Pour le mot d’introduction, Antoine Mattar n’hésite pas à écrire ces lignes: «Jbeil-Byblos, six mille ans d’histoire... J’y ai passé bien des années, sans pourtant y élire domicile. Je m’y arrêtais lors de mes va-et-vient entre mon village Lehfed et mon lieu de résidence à Zouk Mikaël. À chaque fois, j’entreprenais la même promenade: la place, les vieux souks, le port et les bateaux de pêche, la cathédrale Saint-Jean-Marc, le centre de l’Unesco, la citadelle, Sainte-Aquilina, les vieilles demeures et les remparts de la ville séculaire. Il me vient toujours à l’esprit les années d’enfance partagées entre natation et pêche non loin du vieux port. L’évocation de ces souvenirs m’a beaucoup aidé dans mon parcours artistique. Ces peintures diront le reste... Elles se veulent une modeste traduction des grands sentiments que je voue à Jbeil-Byblos. Puissent-elles dire, à l’instar de l’alphabet ici inventé, ce que l’histoire doit à cette ville magnifique.»
Les mots traduisent-ils ce que le pinceau, les couleurs et le crayon ont encore de plus vivant, de plus magique, de plus puissant, de plus éloquent? Certainement que non, car Antoine Mattar est avant tout un peintre et son monde pictural restitue avec saveur et beauté ces images retentissantes dont il s’est imprégné une vie durant.
D’une coupe de la côte vue par la mer aux maisons blanches assoupies entre eaux bleues et soleil de plomb, en passant par Bir el-Moulouk, les ruines des temples en hommage aux dieux (Baal, Baalate, Reschef), les gradins des amphithéâtres antiques, les colonnes romaines, les nécropoles royales de Schmou-Abi, Ahi-Ram, la numismatique léguée par le roi Adra Melek (effigie même de la puissance maritime de Byblos), l’empreinte de la civilisation chrétienne, les croisés, les mamelouks, les Ottomans, l’épopée napoléonienne, les écrits d’Ernest Renan, Byblos en aura vu de toutes les couleurs au cours de son histoire mouvementée. Tout en gardant intacts son identité, son esprit et le rayonnement de son site pittoresque.
C’est ce que disent, en toute franchise, les dessins, aquarelles et pastels d’Antoine Mattar, fervent amoureux d’une ville à qui il voue une tendresse particulière et à qui il rend un vibrant hommage, même à travers ses plus humbles mais habiles artisans.
Un livre à savourer comme un film délassant, un cadeau à offrir (aux Libanais ignorant parfois la beauté de leur pays et surtout aux étrangers) et un moment de sérénité à saisir, seul ou avec des amis. Mais par-dessus tout, il s’agit là, par le biais de l’art, d’un chaleureux témoignage de la richesse d’un patrimoine qu’il faut absolument préserver, sauvegarder et mettre en valeur.

* Livre en vente à la librairie el-Bourj.
Sous le titre Byblos, angle d’art* (175 pages, édition Municipalité de Byblos) se déploient les aquarelles, pastels et dessins d’Antoine Mattar. Pour une randonnée vagabonde où se mêlent les embruns de la mer, les petits bateaux de pêche, les toits en ardoises rouges, les palmiers nonchalants, les vanniers rompus à la tâche, les grilles en fer forgé, les «mandalouns»...

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