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Moyen Orient et Monde - Soutien

Les jihadistes irakiens appuient la rébellion contre le régime syrien

Le site Internet Honeim a créé un dossier spécial sur la Syrie dans lequel sont mises en ligne des vidéos particulièrement sanglantes « montrant les crimes de Bachar ».
Les jihadistes irakiens appuient résolument le mouvement de contestation contre le président syrien Bachar el-Assad, qui les a pourtant aidés durant des années en laissant transiter armes et militants qui voulaient rejoindre les rangs des insurgés. « Le régime safavide syrien a détruit le pays, égorgé et torturé les musulmans et n’a montré aucune pitié envers les cheikhs, les femmes, les enfants et on vient nous dire qu’il soutient la résistance » contre Israël, affirme un dénommé Ibn Ard el-Nahwa – Fils de la terre du courage – sur le site Honeim, une tribune pour el-Qaëda et ses partisans. Pour désigner l’Iran, les jihadistes ont l’habitude d’utiliser le terme « safavide », une dynastie chiite conquérante qui régna du XVIe au XVIIIe siècle sur la Perse et occupa une partie de l’Irak. En qualifiant ainsi les autorités de Damas, ils veulent montrer que les alaouites sont une hérésie comme le chiisme et sont appuyés par Téhéran face aux sunnites, majoritaires en Syrie. « C’est un régime corrompu, qui a combattu la religion et les croyants et qui a permis aux Iraniens d’entrer en Syrie, au Liban et en Irak », ajoute Ibn Ard el-Nahwa. Il fait allusion à la répression sanglante menée au début des années 80 par Hafez el-Assad, le père du président actuel, contre les Frères musulmans. La bataille finale eut lieu dans la ville sunnite de Hama en 1982 lorsque les forces spéciales commirent un carnage en tuant environ 20 000 personnes. Le site Internet Honeim a créé un dossier spécial sur la Syrie dans lequel sont mises en ligne des vidéos particulièrement sanglantes « montrant les crimes de Bachar » (el-Assad). Chaque jour, le site donne des informations sur les événements en Syrie. Un intervenant surnommé Kataz prédit que « Bachar et ses partisans termineront dans les poubelles de l’histoire » alors qu’un autre, Mohammad el-Fatah, écrit : « Va au diable, toi Bachar et tes partisans. »
La Syrie a été accusée dans le passé par Washington et Bagdad de ne pas contrôler ses 605 km de frontière, d’abriter des « terroristes », de laisser passer des insurgés sunnites, voire de faciliter leur passage pour commettre des attentats en Irak. Pour Ahsan el-Shumairi, professeur de sciences politiques à l’université de Bagdad, « les jihadistes sunnites irakiens réagissent de manière purement confessionnelle ». « Des islamistes syriens ont financé dans le passé des jihadistes en Irak et ces derniers pensent que le moment est venu de les payer en retour. Certains insurgés irakiens traversent la frontière pour fournir des armes à des groupes en Syrie, car ceux qui sont armés dans ce pays appartiennent à la mouvance islamiste », explique-t-il.
Seul intégriste irakien à défendre le régime syrien, cheikh Mahdi el-Soumaidaï, qui a dirigé jusqu’en 2006 la mosquée Ibn Taymiya, le plus célèbre centre de prière intégriste de Bagdad, se fait houspiller sur le forum jihadiste. Les intervenants lui reprochent d’avoir publié en mars sur son site Ahiya (résurrection) une fatwa (décret religieux) d’appui au régime de Damas. Ce salafiste y affirme qu’il est « haram (interdit) aux musulmans irakiens et syriens de participer aux manifestations (contre le régime), car ce qui s’y passe diffère des événements dans les autres pays arabes et qu’il ne faut pas susciter de dissensions entre les musulmans ». « Le peuple irakien, et spécialement les sunnites, doivent se rappeler que ce pays a aidé les moujahidine d’Irak », dit-il. Si les jihadistes reconnaissent que cheikh Soumaidaï a pris « une position courageuse contre l’occupant et a soutenu le jihad en Irak », ils estiment qu’il ferait mieux aujourd’hui de se taire. « J’ai expliqué à toutes les institutions et aux groupes islamiques qui sont soutenus par le régime syrien que la meilleure chose qu’ils peuvent faire pour la révolution c’est de se tenir tranquilles et de s’abstenir de parler », déclare ainsi Abou Obeidi el-Azzaoui.
                         ©AFP
Les jihadistes irakiens appuient résolument le mouvement de contestation contre le président syrien Bachar el-Assad, qui les a pourtant aidés durant des années en laissant transiter armes et militants qui voulaient rejoindre les rangs des insurgés. « Le régime safavide syrien a détruit le pays, égorgé et torturé les musulmans et n’a montré aucune pitié envers les...

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