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Hommage à Alecco Najjar

Dany G. Tinawi

Nous fallait-il encore une fois, avec Hoda, ta benjamine, ta jeune sœur, maintenant mère de famille, subitement t’enterrer, en catastrophe, Alecco, 29 ans après Kaissar, ton aîné ?
N’aurait-Il pas pu nous épargner, par compassion, au moins pour Hoda, pour elle et pour tes deux enfants restés orphelins, Alexandra et Kaissar, et pour Oxana, leur jeune maman, jeune veuve aujourd’hui, esseulés désormais... N’aurait-Il pas pu nous épargner ce second malheur ?
Oui, la vie n’est que trop injuste... Pétillant de vie, tu es décédé, exactement comme tu as vécu, fougueux, impétueux, pour rattraper les temps perdus de la période de guerre, d’une adolescence ratée, et nostalgique toutefois... L’homme n’est-il pas guerrier par nature ? Mais rattrape-t-on jamais le temps perdu ?
Pressé de vivre, comme Kaissar, pardonne-moi le parallèle, mais que veux-tu, les frères, c’est assez généralement pareil ; pressé, « ouraganesque », et en même temps miné, dans ton tréfonds, de la perte très précoce, des trois tiens, les plus chéris : ton père, le général Saadallah Najjar, pressenti à commander notre Grande Muette, suivi de Marie, ta mère, et puis de Kaissar, ton aîné et notre patriote bien-aimé, partis tous trois, prématurément, successivement, et tragiquement pour ne rien arranger... C’était trop... Oui, que la vie n’est que trop injuste...
Repose à présent en paix, Alecco, aux côtés de tes trois aînés, que tu rejoins, pour le moins, dans le bon ordre, et pour autant sans cynisme, notre seule et amère consolation...
Salut Alexandre, salut Kaissar, notre César... Rome, votre Zahlé natale, la féconde, Zahlé l’héroïque, que tu avais, Kaissar, voulu défendre, un jour lointain de 1981, est à nouveau et brutalement en deuil de son deuxième fils, ton cadet, dont le cœur lâchait...
Bientôt aussi, le 14 juillet, et comme à l’accoutumée depuis 1982, j’irais me recueillir sur ta pierre tombale, Kaissar, sauf que, dorénavant, j’y déposerais, accompagné de mes deux enfants, deux bouquets, au lieu d’un... et votre souvenir, de continuer à fleurir notre quotidien...
Salut, et à un de ces jours...
Hoda, je dois me taire, et laisser le silence et le temps agir doucement, et lentement, comme je prie Christ de tenter, de repanser tes plaies qui, à peine cicatrisées, se rouvrent béantes, de repanser ton cœur de fille et de sœur éplorée, soutenue par les tiens...
Courage Hoda, parce qu’il t’en faut, immensément...

L’ami de toujours,
Dany G. Tinawi
Nous fallait-il encore une fois, avec Hoda, ta benjamine, ta jeune sœur, maintenant mère de famille, subitement t’enterrer, en catastrophe, Alecco, 29 ans après Kaissar, ton aîné ? N’aurait-Il pas pu nous épargner, par compassion, au moins pour Hoda, pour elle et pour tes deux enfants restés orphelins, Alexandra et Kaissar, et pour Oxana, leur jeune maman, jeune veuve...