Rechercher
Rechercher

Actualités - Syrie

Opération de l'armée dans la province d'Edleb : sept morts

L'armée syrienne a étendu ses opérations dans le nord-ouest du pays tuant sept civils mercredi, témoignant de la détermination du régime de Bachar el-Assad à écraser le mouvement de contestation près de quatre mois après son lancement.

A Damas, quelque 500 personnes ont organisé dans l'après-midi un sit-in dans un jardin public "en solidarité avec les victimes" de la contestation, après avoir obtenu une autorisation préalable des autorités, selon des militants./

L'intensification des opérations dans la province d'Edleb est intervenue au moment où les militants pour la démocratie appelaient à une mobilisation jeudi dans la région voisine d'Alep, deuxième ville de Syrie et coeur économique du pays, où les manifestations de protestation ont été jusque-là modestes.

"Les Révolutionnaires, venez des provinces d'Alep et d'Idleb et entrez dans le coeur d'Alep demain jeudi pour manifester et allumer l'étincelle de la Révolution", ont écrit ces militants sur leur page Facebook.

Maintenant la pression sur le régime, le trésor américain a annoncé des sanctions contre les services de sécurité syriens, gelant les avoirs qu'ils pourraient détenir aux États-Unis et interdisant à toute firme ou ressortissant américain de commercer avec eux.

Et un conseiller du président Barack Obama, John Brennan, a cité la Syrie et son allié iranien comme les "principaux États soutiens du terrorisme", en présentant la nouvelle stratégie antiterroriste américaine.

Le matin, les chars et les transports de troupes sont intervenus dans de nouveaux villages d'Idleb, à "Mar-Ayane et Ihsem et se trouvent aux abords d'Al-Bara", une localité connue pour ses vestiges romains, selon le président de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, Rami Abdel Rahmane.

"Les soldats y procèdent à des perquisitions", a dit M. Abdel Rahmane, basé à Londres, en faisant état aussi de nouvelles arrestations d'opposants à Alep et Hassaké (nord-est).

"Sept civils ont été tués par les tirs de l'armée dans les villages d'Al-Rami et de Mar-Ayan. Les hommes fuient en masse les villages de crainte d'être arrêtés", a indiqué un autre militant se trouvant dans cette région.

Depuis mardi, les soldats appuyés par des blindés et des chars ont étendu leurs opérations de ratissage dans la province d'Edleb, notamment à Al-Rami, situé non loin de l'autoroute menant à Alep, plus au nord-est.

Dans cette ville, environ 300 avocats ont organisé un sit-in à l'intérieur du Palais de Justice, scandant "Le sang syrien est précieux!" et "le peuple syrien est un!", ainsi que des slogans en faveur de la liberté.

Parallèlement, des avocats pro-Assad ont organisé un sit-in dans une autre pièce du bâtiment.

Malgré la répression sanglante, les manifestations continuent contre le régime, en particulier en soirée pour tenter d'éviter une dispersion par les forces de sécurité.

Mais à Damas, quelque 500 personnes ont organisé dans l'après-midi un sit-in dans un jardin public "en solidarité avec les victimes" de la contestation, après avoir obtenu une autorisation préalable des autorités, selon des militants. Des partisans du régime ont tenté de pénétrer dans le jardin mais en ont été empêchés par la police.

Outre son intervention dans le Nord-Ouest, frontalier de la Turquie, qui a poussé plus de 10 000 habitants à fuir, l'armée a intensifié son offensive dans le Sud où elle est entrée dans Kseir, provoquant là aussi l'exode de Syriens, cette fois vers le Liban voisin.

Depuis le début de la révolte le 15 mars, le pouvoir, qui ne reconnaît pas explicitement l'ampleur de la contestation, évoque la présence de "terroristes armés qui sèment le chaos", pour tenter de justifier l'intervention de l'armée.

En revanche, le régime a implicitement autorisé la réunion sans précédent lundi à Damas d'une centaine d'opposants indépendants et d'intellectuels qui ont appelé à la poursuite du "soulèvement pacifique" jusqu'à l'avènement de la démocratie en Syrie, gouvernée par le parti unique Baas depuis près de 50 ans.

Mais après cette réunion dénoncée par les militants animant la contestation, mais saluée par Paris et Washington, l'écrivain Mounzer Khaddam, qui l'avait présidée, a été pris à partie par des manifestants partisans du régime, selon des militants.

Plus de 1 300 civils ont été tués et 10 000 personnes arrêtées par les forces syriennes depuis le 15 mars, selon des ONG.

L'intensification des opérations dans la province d'Edleb est intervenue au moment où les militants pour la démocratie appelaient à une mobilisation jeudi dans la région voisine d'Alep, deuxième ville de Syrie et coeur économique du pays, où les manifestations de protestation ont été jusque-là modestes.
"Les Révolutionnaires, venez des provinces d'Alep et d'Idleb et entrez...