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Lifestyle - Rencontre

Le pari de Farid Chéhab : rassembler

C’est un homme de grandes passions qui riment bien avec communication. Il en a fait un métier dans lequel il a brillé. Farid Chéhab a mis son talent au service de la nation. Un acte citoyen insolite, un pari qu’il espère remporter au nom de la majorité silencieuse.

Farid Chéhab prêt à gagner son pari. Photo Carla Henoud

La dernière fois qu’on l’avait rencontré, le président de Leo Burnett Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), directeur créatif pour l’Europe centrale, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (Ceemea), venait d’être élu homme de l’année par la revue ArabAd. Il avouait déjà sa double envie d’écrire un livre et de travailler avec un groupe de gens « rassasiés et pleins d’idées » qui pourraient apprendre à leurs concitoyens « la lutte contre le moi pour imposer le nous ».
Farid Chéhab a entamé la rédaction de Pari pour une conscience nationale le 20 janvier dernier, après des mois passés à constater le bilan catastrophique d’un pays qui va à la dérive. Et la passivité d’une société civile qui n’a plus envie et plus confiance. « Nous avons fait une petite révolution une fois, souligne-t-il. Le lendemain, tout le monde s’est démobilisé et les partis politiques ont récupéré. » Dans son ouvrage, qui n’a « rien de fantaisiste », l’auteur propose une réflexion et un programme bien élaboré, suivant un agenda très précis et à long terme, pour rassembler et reconstruire. « Ce qui nous manque, à l’évidence, c’est une conscience fédérative, une Conscience Nationale avec un grand C et un grand N. Et la seule chose qui puisse unifier les Libanais aujourd’hui, c’est l’économie. Ce ciment qui réunit les consciences individuelles autour de mêmes valeurs. Je propose un plan économique en plusieurs étapes qui doit se développer simultanément dans toutes les régions du Liban et qui pourra enrichir tout le monde. Il doit pouvoir mobiliser le peuple, optimiser nos infrastructures, multiplier les ressources du pays, valoriser notre environnement, assurer des rentrées permanentes, créer de nouvelles sources de richesse et d’emplois, et promouvoir une meilleure qualité de vie à tous. »

Le fond et la forme
« Dans le mot pari, écrit Chéhab, il y a P pour passion, A qui résonne comme action. Il y a R, peut-on prononcer cette lettre sans articuler résistance ? Et enfin le I, heureuse combinaison. Le I d’intégrité. Quatre vertus cardinales pour entamer le long processus de gestation de la conscience nationale avec un frémissement de résultats en 2013. C’est le pari à gagner sur la politique politicienne qui ne fait que diviser. »
Ce plan, qui s’adresse d’une façon égale à tous les partis, tous les groupes religieux et toutes les forces économiques présentes, propose un plan quinquennal pour l’eau, qui est une véritable source de richesse au Liban. Il se veut réaliste, mobilisateur, convaincant et fortement médiatisé. « Une étude sur les ressources hydrauliques libanaises, réalisée avec l’aide du Center of Remote Sensing of Boston University, a permis de conclure que notre situation actuelle, qui nous permet de profiter de 1 120 millions de m3 d’eau, soit 11,2 % du total des précipitations, peut être améliorée de façon à profiter de 45 % du total des précipitations, soit 4 500 millions de m3. Le pays a suffisamment d’eau pour exporter chaque année une grande quantité et générer des entrées colossales », explique Farid Chéhab emporté par sa passion et sa conviction de la faisabilité de son projet. Le rôle de ce livre est de créer un groupe d’influence économique, sans leader. Un lobby, composé d’un conseil de sages, qui sera appelé GICA, groupe d’influence civil et apolitique. Et de trouver les fonds nécessaires pour mener ce projet à bout.
Pari pour une conscience nationale, insolite tant dans le fond que dans la forme, peut se lire en trois langues sur le site Internet
www. pari-rihan.org. En attendant la version imprimée de 300 pages, prévue pour janvier 2011 – la totalité du livre est déjà rédigée -, il se découvre progressivement. « Nous l’avons mis en ligne pour créer une interaction avec le plus grand nombre de Libanais. Toutes les trois semaines, nous rajoutons une partie. Il y en aura au total six avant la conclusion en décembre. L’objectif est que les gens sentent qu’ils ont un devoir de participation. »
Et de conclure : « La logique de la croissance économique pour édifier la nation est implacable. Et parce qu’elle est implacable, elle finira par s’imposer. On nous traitera d’idéalistes, de naïfs. Moi, je suis simplement convaincu qu’il n’y a pas de rêves impossibles, il n’y a que des gens qui ne savent plus rêver... »
La dernière fois qu’on l’avait rencontré, le président de Leo Burnett Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), directeur créatif pour l’Europe centrale, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (Ceemea), venait d’être élu homme de l’année par la revue ArabAd. Il avouait déjà sa double envie d’écrire un livre et de travailler avec un groupe de gens « rassasiés et...

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